Algérie : Le présumé rapprochement Frères musulmans-Tebboune, sans fondement robuste
Les Frères musulmans en Algérie jouent partout et bénéficient des tensions
entre la nouvelle autorité politique représentée par le président Abdelmadjid
Tebboune, et le mouvement d’opinion algérien exigeant des réformes radicales de
la structure de l'ancien régime de Bouteflika.
La
confrérie a tendance, une fois au mouvement d’opinion, à déclarer son soutien à
ses demandes, d’une part. Et dans une autre, elle soutient les décisions du
président Tebboune, exprime son soutien à sa tentative de réforme, et le besoin
de patienter pour lui donner une chance pour réaliser son projet politique.
Expérience de la Décennie noire
L'Algérie
a connu entre 1992 et 2002 l'une des pires vagues de violence, appelée plus
tard la Décennie noire, que les islamistes ont été le premier parti à affronter
l'armée algérienne, après l'annulation des élections législatives que les
islamistes et le Front du salut avaient spécifiquement remportées.
Il
est à noter qu’à la fin de la décennie noire et les islamistes sont entrés sous
le manteau de la réconciliation nationale lancée par Abdelaziz Bouteflika,
parce qu’ils ont réalisé le danger de reprendre les armes et d'affronter
l'État. La raison pour laquelle ils ont accepté de s’engager dans le processus
politique afin d’accéder au pouvoir. C'est la voie par laquelle de nombreuses
alliances avec le régime Bouteflika étaient justifiées pour obtenir la plus
grande part des sièges parlementaires.
Les islamistes et la Présidentielle
Au
début des préparatifs de la Présidentielle algérienne, le politique le Hamas
(Harakat Moujtama’al-Silm ou Mouvement de la société pour la paix, MSP) avait
décidé non seulement de ne pas participer à la course présidentielle mais aussi
de ne soutenir aucun candidat en lice. Le paradoxe est qu’il n'a pas appelé au
boycott des élections, qui est une position similaire à ce que le parti Ennahda
a adopté lors de la Présidentielle tunisienne.
Bien
que le Hamas ait soumis des objections fondamentales aux conditions
d'organisation du scrutin, telles que la transparence, et son objection à la
continuation des symboles de l'ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika, dans les
rouages du gouvernement, il a déclaré son boycott des élections. Cependant,
apres la proclamation des résultats de la Présidentielle remportée par
Abdelmadjid Tebboune au premier tour du scrutin du 12 décembre, le MSP l’a
soudainement soutenu dans sa tentative de réforme, considérée comme une
trahison des revendications dudit Mouvement.
Un
autre mouvement islamiste algérien (Mouvement national de la construction) qui
a présenté le candidat Abdul Qadir Bin Qurainah a accepté sa participation au
gouvernement sous réserve de certaines conditions. Mais certaines voix au sein
dudit mouvement ont fait part de leurs critiques.
Il
convient de noter que le candidat Abdul Qadir Bin Qurainah, était arrivé
deuxième de la Présidentielle avec 17,38% des voix, qui se disait pendant la
campagne électorale qu'il serait « le prochain président du pays ».