Algérie : Le présumé rapprochement Frères musulmans-Tebboune, sans fondement solide
Les Frères musulmans en Algérie jouent partout
et bénéficient des tensions entre la nouvelle autorité politique représentée
par le président Abdelmadjid Tebboune, et le mouvement d’opinion algérien
exigeant des réformes radicales de la structure de l'ancien régime de
Bouteflika.
La confrérie a tendance, une fois au mouvement
d’opinion, à déclarer son soutien à ses demandes, d’une part. Et dans une
autre, elle soutient les décisions du président Tebboune, exprime son soutien à
sa tentative de réforme, et le besoin de patienter pour lui donner une chance
pour réaliser son projet politique.
Les islamistes et la Présidentielle
Au début des préparatifs de la Présidentielle
algérienne, le politique le Hamas (HarakatMoujtama’al-Silm ou Mouvement de la
société pour la paix, MSP) avait décidé non seulement de ne pas participer à la
course présidentielle mais aussi de ne soutenir aucun candidat en lice. Le
paradoxe est qu’il n'a pas appelé au boycott des élections, qui est une
position similaire à ce que le parti Ennahda
a adopté lors de la Présidentielle tunisienne.
Bien que le Hamas ait soumis des objections
fondamentales aux conditions d'organisation du scrutin, telles que la transparence,
et son objection à la continuation des symboles de l'ancien régime d’Abdelaziz
Bouteflika, dans les rouages du gouvernement, il a déclaré son boycott des
élections. Cependant, apres la proclamation des résultats de la Présidentielle
remportée par Abdelmadjid Tebbouneau premier tour du scrutin du 12 décembre, le
MSP l’a soudainement soutenu dans sa tentative de réforme, considérée comme une
trahison des revendications dudit Mouvement.
Un autre mouvement islamiste algérien
(Mouvement national de la construction) qui a présenté le candidat Abdul Qadir
Bin Qurainah a accepté sa participation au gouvernement sous réserve de
certaines conditions. Mais certaines voix au sein dudit mouvement ont fait part
de leurs critiques.
Il convient de noter que le candidat Abdul
Qadir Bin Qurainah, était arrivé deuxième de la Présidentielle avec 17,38% des
voix, qui se disait pendant la campagne électorale qu'il
serait « le prochain président du pays ».
Expérience de la Décennie noire
L'Algérie a connu entre 1992 et 2002 l'une des
pires vagues de violence, appelée plus tard la Décennie noire, que les
islamistes ont été le premier parti à affronter l'armée algérienne, après
l'annulation des élections législatives que les islamistes et le Front du salut
avaient spécifiquement remportées.
Il est à noter qu’à la fin de la décennie
noire et les islamistes sont entrés sous le manteau de la réconciliation
nationale lancée par Abdelaziz Bouteflika, parce qu’ils ont réalisé le danger
de reprendre les armes et d'affronter l'État. La raison pour laquelle ils ont
accepté de s’engager dans le processus politique afin d’accéder au pouvoir.
C'est la voie par laquelle de nombreuses alliances avec le régime Bouteflika
étaient justifiées pour obtenir la plus grande part des sièges parlementaires.