Erdogan et Abi Ahmad main dans la main: le rôle turc suspect dans le soutien au barrage de la Renaissance (1 – 3)
Le président turc
s’est entendu avec le premier ministre éthiopien pour priver l’Egypte de ses
droits historiques sur les eaux du Nil. C’est ainsi qu’il a annoncé son soutien
à la construction du barrage de la Renaissance et fournit au gouvernement
éthiopien l’équipement et les fonds nécessaires. Sachant que la réduction de la
part de l’Egypte dans les eaux du Nil – 56 milliards de mètres cubes –aura pour
conséquence une diminution des surfaces cultivées de 25% et une augmentation du
chômage.
Pour accroître
son influence en Ethiopie, Erdogan a utilisé la soft power et l’arme des aides
humanitaires.
C’est ainsi qu’il
a été soucieux de développer nombre de régions éthiopiennes liées à l’histoire
islamique en restaurant des mosquées comme celle du Négus dans la région de
Tigré au nord, le consulat ottoman à Harar dans l’est du pays.
Pourtant, dans cet Etat à majorité chrétienne orthodoxe, il a ignoré des
millions de musulmans du groupe des Oromos, en soutenant le pouvoir de la
minorité des Amharas.
La Turquie a
utilisé par ailleurs l’Agence turque de coopération et de développement Tikapour
s’ingérer dans les affaires éthiopiennes, depuis son ouverture à AddisAbeba en
2005. Tika a concentré ses activités sur la promotion de l’enseignement turc,
par le biais des bourses et des missions éducatives dans les universités
turques.
De même, Tika a
fourni des aides médicales aux hôpitaux éthiopiens, en particulier ceux pour
enfants, de façon à créer une génération favorable à la Turquie.
La Turquie a par
ailleurs exploité les conflits ethniques croissants en Ethiopie ces dernières
années, et fourni des aides humanitaires à la région de Harar, qui avait
entretenu pendant longtemps des liens étroits avec l’empire ottoman.