Erdogan utilise les minorités turques dans son plan de califat : l’exemple des Kouloughlis d’Algérie (2-2)
Les Kouloughlis
sont des Maghrébins d’origine turque, descendants de Turcs ayant épousé des Tunisiennes,
des Libyennes ou des Algériennes. Selon les statistiques turques, ils sont plus
de 2 millions en Algérie, soit 5% de la population. Ils sont concentrés surtout
dans les villes côtières de Msila et de Madya, et Erdogan les utilise pour
réaliser ses plans après avoir échoué à imposer une présence militaire en
Libye.
Erdogan a aussi
cherché à utiliser le Hirak, présent dans les rues d’Algérie depuis le 22
février 2019, en incitant les Turcs algériens à provoquer des troubles, mais la
rue algérienne les a chassés de ses manifestations.
Erdogan a aussi
recherché d’autres alliés dans son agression contre la Libye, après le refus
international de ses politiques. Mais il n’avait pas prévu que ses ambitions se
heurteraient aux principes de l’armée algérienne, qui a refusé toute présence
militaire à ses frontières.
Il cherche
cependant à obtenir un soutien des Algériens à sa politique en Libye à travers
des négociations intensives, ou au moins une non intervention dans cette politique.
Or, l’Algérie
considère toute présence étrangères à ses frontières comme dirigée contre elle,
et elle va s’allier prochainement à ceux qui s’opposent au gouvernement d’entente
en place à Tripoli, de crainte d’une coalition des tribus kouloughliesalliées à
la Turquie.
Par ailleurs, les
agissements turcs visent à encercler l’Egypte en se rapprochant de ses
frontières, pour se venger d’elle à la suite de sa résistance aux plans du
groupe des Frères. Mais l’Egypte a empêché les plans de la Turquie de se réaliser,
en particulier en Méditerranée orientale.