L’influence culturelle iranienne en Syrie: les outils et les répercussions
L’influence culturelle iranienne s’est renforcée après le début de la guerre civile en 2011, l’Iran prétendant que la Syrie constitue la 35è province iranienne, à côté de l’Irak, du Liban et du Yémen. Pour ancrer la doctrine chiite, le régime iranien a ainsi ouvert nombre d’institutions culturelles en Syrie :
1) Le Centre culturel iranien : fondé par les Gardiens de la révolution en 2018 dans la ville de Deir ez-Zor, à l’est de la Syrie. Le choix de cette ville s’explique par son importance stratégique, l’Iran ayant réussi en 2014, en collaboration avec l’armée arabe syrienne, à libérer la ville des derniers éléments de Daech, et depuis ce moment, l’Iran fonde des écoles dans cette ville pour y répandre la doctrine chiite.
2) La Chancellerie culturelle iranienne : fondée à Damas en 2009, elle organise des cours de persan et des conférences en collaboration avec des universités syriennes, et publie des traductions de livres de littérature persane.
3) Les foires de livres et les maisons d’édition, comme « Maktabat Dar al-Hussein », qui publient des livrets utilisés par les autres bras culturels de l’Iran en Syrie.
Egalement, le régime iranien a fondé des institutions culturelles qui visent les enfants, en particulier la Fondation culturelle al-Sirat, fondée en 2014 dans la région d’al-Sayyeda Zaynab, dans le but d’ancrer les enseignements chiites dans l’esprit des enfants. Cette Fondation a elle-même ouvert le Centre « Kichafat al-wilaya » (scoutisme), dont certaines activités sont financées par le Centre culturel iranien.
A noter les efforts de ce centre pour ancrer l’idéologie militaire du régime iranien dans l’esprit des enfants, en leur faisant porter l’uniforme des Gardiens de la révolution.
Il faut ajouter à cela la culture de la fréquentation des lieux saints chiites et des husseiniyat de Syrie, qui contribuent à répandre la doctrine chiite.
Enfin, l’Iran a créé une radio chiite, ainsi qu’une chaîne de télévision en octobre 2017, qui porte le nom « Al-Alam Surya », et vise à présenter les dossiers iraniens aux Syriens dans le but de gagner leur soutien.