Occupation culturelle et religieuse: les bras de Téhéran pour contrôler le Soudan à l’époque de Bachir
Omar al-Bachir a commencé à tisser des relations avec le régime iranien dès ses premiers jours au pouvoir. C’est ainsi que deux ans après le renversement du gouvernement de Sadeq al-Mahdi, le président iranien Hachemi Rafsandjani a visité le Soudan en 1991, malgré l’isolement de Khartoum suite à l’embargo international.
La stratégie de l’Iran au Soudan a comporté plusieurs aspects :
1) Religieux : malgré les différences doctrinales entre l’Iran chiite et les Soudan sunnite, le modèle de la révolution iranienne a inspiré les mouvements de l’islam politique dans le monde arabe, et à celui des Frères musulmans.
2) Culturel : par le biais en particulier de l’ouverture de centres culturels au Soudan, le plus important étant le Centre culturel iranien à Khartoum, qui diffuse la pensée iranienne aux niveaux politique, militaire et religieux. Le Centre a en particulier offert de nombreuses bourses d’études aux étudiants soudanais pour étudier dans les universités iraniennes, et constituer ensuite un noyau sur lequel s’appuyer après leur retour au Soudan.
3) Militaire : l’Iran a exploité l’isolement international du Soudan pour mettre le pied dans le pays, par le biais d’aides militaires importantes. Ainsi, en 2008, les deux pays ont signé un accord de coopération dans les domaines des renseignements et de la production militaire.
Dans tout cela, le régime iranien a exploité le contrôle du pays par les Frères musulmans et la position géostratégique exceptionnelle du Soudan à l’intérieur du continent africain.
Les relations entre les deux pays ont continué jusqu’à la chute du régime d’al-Bachir.
Et avec la révolution, Khartoum a cherché rompre tout lien avec l’Iran, et s’est empressée de participer à Tempête décisive qui vise essentiellement le bras de l’Iran au Yémen, à savoir les milices houthies.