L'ONG AlarmPhone anime un système d'alerte pour les navires en détresse et samedi après-midi, c'est depuis des coordonnées GPS situées dans les eaux territoriales maltaises qu'elle reçoit un appel de 49 personnes perdues en pleine mer, dont une femme enceinte et trois enfants, partis la veille de Tripoli sur un bateau de fortune.
AlarmPhone alerte alors les autorités maltaises et l'agence européenne Frontex. Mais quelques heures plus tard, le bateau est intercepté par les gardes-côtes libyens et les passagers débarqués de force à Tripoli, où certains s'échappent et d'autres sont frappés puis détenus, selon leurs proches.
Lundi, l'OIM a fait le bilan du week-end en mer : à bord de cinq bateaux, 406 personnes, dit l'organisation, « fuyant la violence et les conditions de vie désastreuses », ont été renvoyées à Tripoli, « où il existe de sérieuses préoccupations quant à leur sécurité ».
Selon un humanitaire qui s'est rendu récemment en Libye, « cette mécanique est désormais une règle assumée, en dépit de la violation répétée du droit international ». Du côté du HCR, on se contente de confirmer le renvoi de 406 personnes « dans un pays en guerre (…) au risque de détentions arbitraires et d'abus », mais sans préciser où elles ont été interceptées.