Syrie : plus de 380 000 morts en neuf ans de conflit
Le 15 mars 2011 commençait le conflit en
Syrie. Un conflit qui s'est depuis transformé en une véritable guerre complexe
qui a fait, en neuf ans, des centaines de milliers de morts. Selon un tout
nouveau bilan, publié samedi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH), au moins 384 000 personnes ont perdu la vie en Syrie, depuis le
déclenchement de ce conflit. Parmi elles, plus de 116 000 civils ont été
tués, dont environ 22 enfants et 13 000 femmes.
Déclenché par la répression meurtrière de manifestations
prodémocratie pacifiques, le conflit s'est transformé au fil des ans en une
guerre complexe, impliquant factions rebelles, groupes djihadistes et
puissances étrangères. Alors que cette guerre entre dans sa dixième année, le
régime de Bachar al-Assad contrôle aujourd'hui plus de 70 % d'un
territoire morcelé, grâce à l'appui militaire de ses alliés
indéfectibles : la Russie, l'Iran, ou encore le Hezbollah libanais.
Ce conflit est la « pire catastrophe provoquée par
l'homme depuis la Seconde Guerre mondiale », estimait déjà l'ONU en 2017.
Il a laminé l'économie et provoqué l'exode de plus de 11 millions de
déplacés et de réfugiés, se pressant parfois aux portes de l'Europe. Selon le
nouveau bilan de l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources militaires
et médicales à travers la Syrie, au moins 129 476 soldats de l'armée
syrienne, ainsi que des membres syriens et étrangers de milices et de forces
alliées, ont été tués depuis 2011.
Plus de 400 victimes non identifiées
Parmi les membres de milices ayant péri figurent
1 697 combattants du Hezbollah libanais, a précisé l'ONG. Près de
57 000 combattants des factions rebelles ont aussi été tués. Tout comme
13 624 combattants des Forces démocratiques syriennes, alliance militaire
dominée par les Kurdes, fer de lance de la lutte contre le groupe État
islamique (EI), selon l'OSDH. Au moins 67 296 membres de l'EI, de Hayat
Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres groupes
djihadistes ont aussi été tués, selon la même source.
Le bilan de l'OSDH inclut 421 victimes non
identifiées. Après les reconquêtes successives du régime, un principal front
demeure : la région d'Idleb, ultime grand bastion djihadiste et rebelle
dans le nord-ouest de la Syrie. Une offensive de Damas relancée en décembre a
provoqué la fuite de près d'un million de personnes, selon l'ONU. Début mars, Ankara a négocié avec Moscou la suspension de
l'assaut. Les ONG dénoncent sans
relâche les exactions et atteintes aux droits humains perpétrées par le régime,
accusé d'attaques chimiques meurtrières, mais aussi de tortures et
d'arrestations arbitraires.
Selon ces ONG, des dizaines de milliers de personnes ont
été victimes de disparitions forcées par le gouvernement ou par les factions
armées. La guerre a entraîné des destructions massives d'infrastructures et a
réduit à néant plusieurs secteurs cruciaux pour l'économie, dont celui du
pétrole.