Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Vendeur d’âmes, Erdogan exige du pétrole syrien pour les réfugiés

samedi 14/mars/2020 - 12:40
La Reference
طباعة

La livre turque a connu un effondrement sans précédent, ce qui a conduit le président turc Recep Tayyip Erdogan à rechercher des sanctuaires pour guérir l'économie de son pays en déclin. Il a donc recouru à l'idée d’extraire du pétrole du nord de la Syrie pour financer la construction du projet de « zone sûre » de ses revenus, après s'être vanté des jours avant que son pays ne soit le seul à ne pas l'avoir fait. Il envisage de profiter du pétrole syrien pour répéter ses déclarations contradictoires et les nier chaque fois que les circonstances l'exigent.

La Turquie a demandé au président russe Vladimir Poutine d’échanger la gestion des champs de pétrole dans la province syrienne de Deir Al-Zour « au lieu d’être dirigée par des terroristes », se référant aux Kurdes, et a déclaré que « Poutine étudie l’offre de gérer les champs de Deir Al-Zour, et il pourrait faire une offre similaire au président américain Donald Trump », selon des journalistes lors du retour du président turc de Bruxelles.

Erdogan a rencontré Poutine la semaine dernière, lors du sommet de Moscou, au cours duquel les deux parties ont convenu d'un cessez-le-feu à Idlib, tandis que les termes complets de l'accord ne sont toujours pas annoncés.

Cela survient après qu’Erdogan ait déclaré le 29 février 2020 dans un discours devant le Parlement à Istanbul: « La Turquie ne cherche pas du tout une aventure en Syrie ou l'expansion de ses frontières, elle veut seulement établir une zone de sécurité à une profondeur de 30 km au nord de la Syrie pour les réfugiés », et a envoyé un message à Damas dans lequel il dit: « Il n'est pas nécessaire que la Syrie se préoccupe du pétrole ou des terrtoires. Nous voulons sécuriser nos frontières dans une zone sûre. »

La déclaration d’Erdogan dans laquelle il a confirmé qu'il ne convoitait pas le pétrole syrien a été précédée d'une déclaration totalement contradictoire en décembre 2019 lors de sa participation au premier Forum mondial des Réfugiés à Genève, dans laquelle le président turc a présenté la même proposition qu'il présente aujourd'hui pour assurer la mise en place rapide du projet de « zone de sécurité ».

Le prix des vies

Et le président turc a poussé les réfugiés à émigrer en Europe afin de faire pression sur l'Union européenne pour fournir une aide financière et militaire, selon l’agence Bloomberg America.

L’agence a souligné que la Turquie n’avait pas l’intention de renoncer à jouer avec la carte de crise des immigrants qu’elle utilise face à l’Union européenne, expliquant que les relations entre la Turquie et l’Union européenne avaient considérablement diminué en raison des menaces d’Erdogan à la Grèce, d'autant plus que les pays du Vieux continent se concentrent actuellement sur la lutte contre le Coronavirus.

L’agence a noté que la crise et les tensions entre la Turquie et l'Union européenne se sont aggravées et s'intensifient, après qu’Erdogan ait autorisé les réfugiés à pénétrer sur le territoire européen.

« Les événements à la frontière gréco-turque indiquent clairement des pressions politiques sur les frontières extérieures de l'Union européenne », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Line, avant les pourparlers avec Erdogan.

« Pour trouver une solution à cette situation, il faut réduire la pression sur les frontières... Erdogan fait pression pour obtenir des fonds », a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.

L'Union européenne essaie de soutenir la Grèce, où elle dit que 42 000 migrants sont bloqués sur les îles, dont environ 5500 enfants sans escorte.

La France, le Portugal, la Finlande, l'Allemagne et le Luxembourg ont proposé d'en recevoir certains, et Berlin a déclaré qu'il pouvait accueillir jusqu'à 1 500 mineurs au total, tandis que les ministres européens de l'Immigration devraient discuter de la question à Bruxelles demain, 13 mars 2020.

"