L'accord Schengen : Solutions juridiques pour endiguer le déplacement de réfugiés de Turquie vers la Grèce
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a entamé un nouveau plan de chantage à l’Union européenne, en utilisant la carte des réfugiés. Il a menacé, dans des communiqués de presse du mercredi 11 mars 2020, de continuer à ouvrir les frontières turques, soulignant qu'elle resterait ouverte aux opérations de déplacement jusqu'à ce que ses demandes soient satisfaites.
Les revendications d’Erdogan sont résumées en trois piliers: soutenir ses ambitions en Syrie et en Libye, reprendre le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et augmenter l’aide financière à son pays en échange de l’hébergement des déplacés.
Et ces menaces persistantes ont pris un nouveau tournant le 29 février 2020, après qu’Ankara ait annoncé l’ouverture des frontières turques avec la Grèce, pour encourager les réfugies syriens d’atteindre le cœur de l’Europe par mer, terre et air.
Aspects juridiques
La Turquie joue sur les aspects juridiques sur la question des déplacés, elle peut empêcher tout pays de l'Union européenne de lui tenir tête en refusant de recevoir les réfugiés sur son territoire, y compris l'accord de Schengen qui a été signé entre les pays de l'Union européenne en 1985. Il mentionne sur la facilitation des déplacements entre les frontières des États Schengen sans visa préalable, ni facilitation des procédures de circulation, que ce soit au niveau humain ou commercial dans les États Schengen, et le fait que le personnel des États Schengen ne soit pas soumis à inspection lors du passage d'un pays à l'autre.
Cet accord a suscité de nombreuses objections et, en effet, de nombreuses voix européennes ont commencé à exiger la suspension de ses dispositions, en particulier à la lumière des menaces turques persistantes, à commencer par les demandes de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, de cesser de travailler avec lui pour garantir l'arrêt du phénomène du flux de réfugiés.
La Grèce peut également jouer avec la carte des menaces pour la santé, et en effet, Athènes a annoncé le 1er mars 2020 qu'elle n'accepterait aucune demande d'asile pendant un mois.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a expliqué cette mesure selon laquelle la Grèce protégerait les frontières extérieures de l’Union européenne, indiquant que tous les migrants seraient expulsés s'ils franchissaient la frontière. Entre les deux pays, craignant qu'il ne soit infecté par le nouveau coronavirus, et qu'il devienne une source de transmission de l’infection à la Grèce à la lumière de la négligence sanitaire des personnes déplacées à l'intérieur des terres turques.