La Grèce accusée d'avoir un “centre de détention secret” pour migrants à la frontière turque
Le New York Times pense avoir découvert l’existence d’un centre qui permet de limiter l’afflux de migrants venus de Turquie. Une allégation formellement démentie par la Grèce.
« Le centre extrajudiciaire est l’une des quelques tactiques que la
Grèce utilise pour empêcher une répétition de la crise migratoire de 2015 ».
Pour ne pas se laisser submerger par les dizaines de milliers de migrants
lâchés par la Turquie aux frontières de l’Europe, la Grèce aurait installé un
camp de détention dans lequel ils enferment les clandestins avant de les
renvoyer en Turquie. C’est en tout cas ce que pense savoir le New York
Times, qui a mené une vaste enquête sur place.
Migrants embarqués dans des fourgonnettes
Le quotidien américain a assuré, mercredi 11 mars, avoir repéré cette
structure secrète grâce aux images satellites, après avoir interviewé un Syrien
renvoyé en Turquie qui a rapporté avoir été incarcéré sur ce site, près du
village de Poros, dans le nord-est de la Grèce. Une allégation mensongère pour
le pays, qui doit gérer un afflux massif de migrants. « Il n’y a pas de
centre de détention secret en Grèce », a déclaré le porte-parole du
gouvernement grec Stelios Petsas, dans des propos rapportés par Le Monde. «
Tout ce qui concerne la surveillance des frontières, ou impliquant la sécurité,
est transparent. La Constitution, le droit grec et les acquis européens sont en
vigueur », a-t-il assuré. De plus, Athènes a toujours démenti renvoyer en
Turquie les migrants interpellés. Seulement, des journalistes de l’AFP disent
avoir repéré le long de la frontière des soldats grecs cagoulés, embarquant des
migrants dans des véhicules militaires. Certains réfugiés se trouvaient aussi à
bord de fourgonnettes sans plaque d’immatriculation.
La Turquie envoie ses forces spéciales pour empêcher la Grèce de repousser les migrants
Devant l’ampleur de la polémique, la Commission européenne s’en est
mêlée, appelant les autorités grecques à « enquêter sur toute allégation
de pratiques illégales ou de violences ». « Les autorités grecques ont la
difficile tâche de gérer une situation exceptionnelle, mais elles doivent le
faire dans le respect total des droits fondamentaux et agir de façon
proportionnée », a averti un porte-parole de l’exécutif européen, dans des
propos relayés par Le Monde. La question sera, en tout cas, abordée lors
d’une visite ce jeudi 12 mars à Athènes de la présidente Ursula von der Leyen
et de la commissaire aux affaire intérieures Ylva Johansson.