L’UE et la Grèce comptent aider les migrants à rentrer dans leur pays
L’Union européenne et la Grèce ont annoncé
jeudi 12 mars, à Athènes, une aide financière pour inciter cinq mille
migrants vivant dans les camps surpeuplés des îles grecques à rentrer
volontairement dans leur pays.
Ce programme sera accompagné d’« une
allocation de 2 000 euros qui aidera à la réintégration des personnes
dans leur pays », a déclaré Ylva Johansson, commissaire européenne aux
affaires intérieures. A l’issue d’un entretien avec le ministre grec de
l’immigration, Notis Mitarachi, la commissaire a précisé que ce programme
concernait jusqu’à cinq mille personnes arrivées sur les îles grecques avant le
1er janvier.
Pour la commissaire, ce programme est un
moyen « de réduire la pression de la surpopulation » dans
les camps des îles grecques. Plus de trente-sept mille personnes vivent dans
des conditions sordides dans les camps de cinq îles grecques de la mer Egée
(Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros), portes d’entrée majeures des demandeurs
d’asile vers l’Europe en provenance des côtes turques.
« Nous ne sommes pas très bien
préparés »
Ces retours volontaires seront effectués
avec l’aide de l’Organisation internationale des migrations (OIM) et l’agence
européenne de contrôle des frontières, Frontex. Le programme n’est pas valable
pour les demandeurs d’asile qui sont récemment arrivés en Grèce après l’annonce
de la Turquie, le 28 février, qu’elle n’empêcherait plus les migrants qui
tentent de se rentre en Europe.
Des milliers de migrants s’étaient massés
la semaine dernière au poste-frontière gréco-turc de Kastanies (Pazarkule côté
turc), théâtre d’incidents violents impliquant les forces policières turques et
grecques.
Pour empêcher un nouveau flux migratoire,
la Grèce avait adopté dans la foulée une série de mesures controversées, dont
la suspension de la procédure de demande d’asile et les renvois obligatoires de
migrants. Résultat : de nombreuses personnes arrivées ces derniers jours
sur les îles ne sont pas autorisées à aller dans les camps d’enregistrement. A
Lesbos, plus de quatre cent cinquante migrants sont hébergés dans un navire
grec depuis plus d’une semaine dans de mauvaises conditions.
La commissaire Ylva Johansson a aussi
annoncé la tenue, en mai, en Grèce d’une conférence sur les enfants non
accompagnés, qui se trouvent dans les camps grecs. Sept pays membres de l’Union
européenne ont déjà annoncé la possibilité de loger 1 600 enfants
migrants vivant en Grèce. « Nous ne sommes pas très bien préparés,
nous manquons toujours d’une politique commune en matière de migrations et
d’asile et je suis en train de travailler sur ce sujet », a dit Mme Johansson,
soulignant qu’elle annoncerait ses propositions en avril.