Après neuf ans de guerre, le désespoir gagne les Syriens
Neuf ans après le début du conflit, les Syriens continuent de subir les
effets de la guerre, l’absence de reconstruction et la crise économique.
Dépressions et maladies graves se multiplient, comme autant de symptômes d’un
impossible retour à la normale.
Encore étudiant, Maher, 26 ans,
vit à Damas avec ses deux frères et ses parents. Comme « tout le monde » en Syrie, il a peur « des arrestations et de l’insécurité économique ». Récemment,
il est même allé consulter un psychiatre. « Après
plus de neuf ans de guerre, c’est normal de souffrir de séquelles
psychologiques, confie le jeune homme par téléphone. Beaucoup de gens ici souffrent de dépression, de solitude,
d’anxiété. Malheureusement, ils ne le savent pas parce que ce n’est pas trop
dans notre culture ».
Dimanche 15 mars, le conflit
syrien entrera dans sa dixième année. De manifestations en répression, la
révolution démocratique initiale, portée par le souffle des printemps arabes,
s’est muée en une guerre aux multiples ramifications et au bilan atrocement
lourd : sans doute 500 000 morts, des dizaines de milliers de disparus, arrêtés
et parfois torturés dans les prisons du régime, des millions de déplacés et de
réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie ou plus loin.