La femme afghane victime de l’accord entre les Talibans et les Américains
Après des années de conflits entre les deux parties, les Talibans et les Américains sont parvenus à un accord le 29 février 2020, à la suite duquel le chef du mouvement Hebatallah Akhond Zadeh a publié un communiqué sur une feuille de route de principe des événements à venir en Afghanistan.
Or, on ne remarque aucune allusion claire à la situation des femmes dans le pays dans l’accord, et la page officielle du porte-parole du mouvement sur Tweeter ne comporte aucune indication visant à rassurer les femmes.
Notons que le mouvement avait imposé à la femme durant son règne dans les années quatre-vingt-dix un vêtement spécial, en leur interdisant de poursuivre des études universitaires et de participer à la vie politique et sociale, ainsi que de travailler. Tandis que Washington avait prétendu que les droits politiques et économiques de la femme étaient partie intégrante des objectifs américains en Afghanistan.
Pour sa part, l’Afghane Belqis Ahmadi, responsable du dossier des droits de l’homme à l’USAID, a déclaré à la BBC le 23 février 2020 que ni Washington ni les Talibans n’ont présenté la moindre garantie véritable pour la préservation des acquis concernant le dossier de la femme afghane, ce qui signifie que les Etats-Unis ont peut-être abdiqué s’agissant des droits des femmes opprimées.
Quant à Nourhan al-Cheikh, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, elle a affirmé que l’accord entre les deux parties sous cette forme trahit une abdication absolue de Washington face aux conditions imposées par les Talibans, et que s’agissant de l’avenir du mouvement au pouvoir et de son impact sur la femme, c’était une catastrophe.
Elle a ajouté que le dossier des droits de l’homme serait en danger tant que les Talibans resteraient au pouvoir, leur passé ayant prouvé qu’ils ne s’intéressaient pas aux capacités des femmes et qu’elles ne figuraient pas sur leur agenda politique, et qu’en cela, ils étaient semblables à tous les mouvements terroristes.