Utilisant la carte des réfugiés ... Erdogan déforme l’image de la Grèce et fait du chantage à l'Europe
Le jeu du président turc Recep Tayyip Erdogan avec la Grèce commence à se dévoiler. Le complot turc, mené à travers les réseaux sociaux, consiste à déformer l'image de la Grèce devant les Arabes et les réfugiés, après que le régime turc ait permis à des milliers de migrants d’affluer vers les frontières grecques. La Grèce est dépeinte comme étant « l’agresseur des réfugiés », tandis qu’on ne fait aucune référence à l'accord du régime turc avec l'Union européenne en 2016 pour empêcher les réfugiés et les migrants d'aller en Europe, en échange de six milliards d'euros (6,6 milliards de dollars).
Réunion d'urgence
À la lumière de ces développements, l'Agence européenne de surveillance et de protection des frontières (Frontex) a annoncé dimanche qu'elle avait élevé au maximum son niveau d'alerte, tandis que l'Union européenne appelait à une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères.
Il existe des frontières communes entre la Grèce et la Turquie. Les deux pays s’accusent mutuellement d’être à l’origine de l'intensification de la tension aux frontières, au moment ou réfugiés et migrants y affluent en grand nombre.
Les médias turcs ou arabes proches de la Turquie, comme la chaînes qatarie Al-Jazeera, les chaines fréristes Mékmeline et Al-Sharq, et d'autres médias encore supervisés par e mouvement international des Frères musulmans, ainsi que les réseaux sociaux comme Twitter, Instagram et "Facebook, ont rapidement fait circulé des vidéos alléguant que les gardes-frontières grecs ont agressé les réfugiés et les ont empêchés d’entrer en Grèce. Sans faire référence aux conventions des Nations Unis qui accordent à la Grèce et aux autres États le droit de se protéger contre tout risque d’infiltration terroriste. La question des réfugiés semble être un dossier qu’Erdogan utilise à chaque fois que ses rêves de ressusciter le sultanat ottoman semblent se dissiper.
Accusations turques
Aujourd'hui, les autorités turques ont publié une vidéo montrant ce qui semble être, selon ses prétentions, des garde-côtes grecs essayant de renverser un bateau en caoutchouc plein de migrants en mer en tirant des coups de feu.
Les autorités turques accusent les garde-côtes grecs d'avoir harcelé des bateaux de réfugiés en tirant des coups de semonce et en les harcelant avec des hameçons.
Les forces de sécurité grecques ont utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser les migrants ces derniers jours, et défendre la frontière grecque.
Des images de migrants affirmant que les gardes-frontières grecs les ont dépouillés de leurs vêtements et les ont laissés nus dans la zone frontalière ont largement circulé.
Un large éventail de vidéos et de photos dont l'authenticité et la date de publication n'ont pas été vérifiées, ont été diffusées sur le ciblage des migrants par les agents de sécurité « grecs ».
Le ministre turc de l'Intérieur a déclaré que 130 469 migrants irréguliers ont traversé le territoire turc vers la Grèce à 09h15 le mardi 3 mars 2020.
Et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuglu, a affirmé que « les Européens ont fermé les yeux pendant des années sur la crise des réfugiés ». « N'est-il pas temps à présent qu’ils prennent leurs responsabilités ? », s’est-il demandé.
Dans une menace voilée, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a averti lundi 2 mars 2020 que « des millions de migrants et de réfugiés se rendraient bientôt en Europe », déclenchant de vives réactions de la part des dirigeants de l'Union européenne. Erdogan tente de faire pression sur les Européens pour obtenir davantage d’aide dans le conflit syrien. Erdogan avait déclaré plus tôt que les soldats grecs avaient tué deux migrants et blessé gravement un troisième.
Condamnation grecque
Le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Pitsas, a dénoncé les déclarations d’Erdogan, et déclaré dans un tweet rapporté par la chaîne Al-Hurra que « Les gardes-frontières grecs n'ont jamais tiré sur les personnes qui tentaient d'entrer illégalement dans le pays ». Il a décrit les informations du président turc comme « fausses et mensongères ».
Plus tôt, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, avait averti que son pays « répondrait à toute personne essayant de franchir la frontière illégalement ». Et d’ajouter que « son pays est déterminé à protéger ses frontières » et que « les migrants qui tentent d’entrer illégalement en Grèce seront renvoyés ».
En octobre 2019, le procureur et ancien enquêteur de l'ONU, Carla Del Ponte, avait déclaré que Recep Tayyip Erdogan, doit faire l'objet d'une enquête et répondre à des accusations de crimes de guerre en relation avec l'opération militaire turque en Syrie.
Ponte a déclaré à Reuters que les pays européens ont hésité à affronter la Turquie sur le terrain syrien car Erdogan les a menacés d'ouvrir les portes aux réfugiés pour se rendre en Europe. « Erdogan utilise les réfugiés comme une carte de pression », a déclaré le procureur et ancien enquêteur de l'ONU.
Pour sa part, l'analyste politique libanais Nidal Al-Saba, affirme que les médias turcs, qataris et ceux des Frères musulmans, cherchent à déformer l'image de la Grèce aux yeux des Arabes et des musulmans, et utilisent ces séquences pour viser les intérêts européens et grecs dans la région.
Et les sept ont fait des déclarations à la référence, Erdogan, sur le prix du sang pour les immigrants et les réfugiés, car il a violé l'accord signé avec l'Union européenne pour empêcher le flux de réfugiés et fermer les frontières en échange de six milliards d'euros (6,6 milliards de dollars). Dans des déclarations à Al-Marje’, il tient Erdogan pour responsable de la traite des êtres humains car il a ouvert les frontières aux migrants, alors qu’il savait avec certitude que leur chemin était bloqué. Il a violé les accords internationaux de protection des réfugiés.
Il a souligné que la Grèce, en tant qu’Etat, a le droit de défendre ses terres, et que la Turquie tente de régénérer la haine contre la Grèce, afin de restaurer le conflit historique entre l'Empire ottoman et les Grecs.