Erdogan et l’enfant obéissant: les coulisses du soutien turc à Tamim après la crise du Soudan
Les tentatives de la Turquie et du Qatar de susciter les troubles et soutenir la contre-révolution au Soudan continuent après la destitution de l’ex-président soudanais Omar al-Bachir, et des accusations visent maintenant le soutien aux manifestations qui ont éclaté le 14 décembre 2019 sous le nom de « Progression verte » à Khartoum, pour répondre aux appels à la « rectification de la marche de la révolution et à la réalisation de ses objectifs », selon ses organisateurs, dans une tentative infructueuse de prendre le contrôle de Khartoum, par le biais de leurs amis du groupe des Frères.
Les deux pays tentent ainsi de renforcer leur rôle au Soudan en jouant sur la religion et sur l’économie, et Ankara vise à maximiser ses bénéfices politiques et militaires, après que la destitution d’al-Bachir ait entravé leurs plans géopolitiques.
L’existence d’une base militaire turque au Qatar permet des transactions d’armes cachées, ce qu’exploite Doha pour étendre son influence en Afrique, surtout qu’Ankara a également des intérêts politiques et économiques dans le continent.
Notons que le Qatar et la Turquie se sont mis d’accord pour construire la première usine de matériel militaire, pour renforcer la coopération en matière de défense.
C’est ainsi que la Turquie cherche, par son soutien au Qatar, à mettre en valeur son rôle militaire et politique dans la région du Golfe, en augmentant l’importance de sa présence militaire à Doha, et en employant ses fonds dans le soutien aux mouvements terroristes, pour jouer un rôle régional qui dépasse ses capacités politiques et militaires. C’est ainsi que le régime qatari a dépensé 550 milliards de riyals qataris en deux décennies, pour soutenir les projets des Frères et fournir à leurs groupes extrémistes, comme al-Qaïda et Daech, des fonds, des armes et des combattants étrangers, de façon à diviser la région.