Publié par CEMO Centre - Paris
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Algérie : l’opposant Karim Tabbou devrait être libéré dans deux semaines

jeudi 12/mars/2020 - 12:40
La Reference
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Un an de prison, dont six mois ferme. L’opposant algérien Karim Tabbou, arrêté en septembre, devrait être libre dans deux semaines. Le jugement, très attendu, a été rendu mercredi 11 mars dans une atmosphère électrique, alors que des dizaines de manifestants s’étaient rassemblés devant le tribunal algérois de Sidi M’hamed, devenu le haut-lieu de l’actualité judiciaire depuis le début du Hirak, le mouvement de contestation politique né en février 2019.

Figure emblématique des détenus politiques en Algérie, Karim Tabbou était poursuivi pour « entreprise de démoralisation de l’armée », « atteinte à l’unité du territoire national » et « incitation à attroupement ». Le 5 mars, le parquet avait requis une peine de quatre ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende (environ 1 470 euros) à son encontre. Défendu par un collectif de 180 avocats, l’opposant avait dénoncé des accusations infamantes et une procédure politique.

Karim Tabbou est le fondateur et coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS) après avoir été, de 2007 à 2011, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition d’Algérie. Son arrestation avait créé une onde de choc dans l’opposition, M. Tabbou étant le premier responsable politique poursuivi et incarcéré en raison d’activités liées au Hirak.

« C’est une épée de Damoclès »

« C’est une condamnation surprenante et lourde. D’autres militants ont été acquittés dans le même type de dossiers. C’est une nouvelle tendance qui s’inscrit dans le durcissement et la criminalisation de l’action politique », estime Saïd Salhi, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, joint par Le Monde Afrique à l’annonce du jugement : « Karim Tabbou a déjà passé six mois en prison. Six mois de condamnation avec sursis, c’est aussi une manière de mettre la pression et de lui interdire toute activité politique. C’est une épée de Damoclès. »

Cette condamnation intervient alors que la justice algérienne montre des signes de raidissement dans son traitement des opposants politiques. Mardi, le tribunal de Sidi M’hamed a placé sous contrôle judiciaire un journaliste et envoyé en prison préventive trois militants du Hirak, dont l’une de ses figures, Samir Belarbi, qui venait à peine de sortir de cinq mois de détention.

Dans cette atmosphère viciée, Karim Tabbou, que ses avocats n’ont pu apercevoir qu’à distance, a été présenté devant la cour le visage marqué, un pansement sur le nez et claudiquant, après que le fourgon cellulaire chargé de son transport a été impliqué dans un accident de la circulation survenu entre la prison de Koléa (à 30 km l’ouest de la capitale) et le tribunal.


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