Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye : le maréchal Haftar, l’allié de Paris qui ne tient jamais ses engagements

mercredi 11/mars/2020 - 12:03
La Reference
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Profil bas et faibles espoirs. C’est ainsi que se caractérise l’accueil du maréchal libyen Khalifa Haftar à l’Elysée, lundi 9 mars. Cette visite, qui ne figurait pas à l’agenda, n’a donné lieu à aucun communiqué. La présidence française a fait savoir aux agences de presse que le chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), lancée depuis avril 2019 dans une conquête du pays à partir de son flanc oriental, était prêt à signer un cessez-le-feu. A une condition : que la partie adverse, le gouvernement d’accord national (GAN), et les « milices de Tripoli » à ses côtés, le respectent également. La modestie de la communication témoigne du pessimisme ambiant.

La visite du maréchal Haftar s’inscrit dans le projet de Paris de « faire vivre les conclusions du sommet de Berlin [du 19 janvier] » sur la désescalade du conflit, « qui n’a pour l’instant rien produit », dit-on du côté français. Les combats se poursuivent et le maréchal Haftar, soutenu par les Emirats arabes unis et la Russie – via le groupe paramilitaire privé Wagner – veut pousser son avantage. Depuis qu’il a refusé, le 13 janvier à Moscou, de signer un cessez-le-feu aux conditions du Kremlin, le chef de l’ANL n’a plus l’appui russe en première ligne, mais il grignote du terrain.

Ses engagements verbaux ont donc une valeur relative. Au-delà de la cessation des hostilités, le maréchal Haftar serait d’accord, dit-on côté français, pour avaliser les arrangements sécuritaires prévus dans un document annexe à la déclaration de Berlin. Elaboré par les Nations unies, ce texte vise à définir les mécanismes d’un cessez-le-feu, à démobiliser les « combattants non libyens », et enfin à démanteler et réintégrer les groupes armés. Le maréchal aurait aussi accepté la tenue d’une « conférence interlibyenne d’où émergerait une solution politique », sous l’égide de l’ONU, précise une source française. Après Paris, le maréchal Haftar est attendu à Berlin, où il doit s’entretenir mardi 10 mars avec la chancelière Angela Merkel.

« Feuille de route inclusive »

La stratégie française consiste à creuser la distance naissante entre Haftar et Moscou. L’Elysée pousse aussi à un compromis sur les hydrocarbures : il s’agirait, pour Haftar, de lever le blocage des terminaux de Cyrénaïque (Est) – immobilisés par ses forces depuis la mi-janvier – en échange d’une distribution plus égalitaire des revenus pétroliers entre régions libyennes, sans passer par la Banque centrale de Tripoli, avant d’envisager la refonte de cette institution, à terme. Mais le temps est aux armes.


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