Les réfugiés syriens: l’Egypte les met sur un pied d’égalité avec ses citoyens, tandis que la Turquie les humilie et les utilise pour faire du chantage à l’Europe
Alors qu’Ankara utilise la carte des réfugiés syriens pour faire pression sur l’Europe, la Turquie mène des opérations armées en Syrie, et la province d’Edleb est victime de tensions entre les forces turques et celles du gouvernement syrien.
Ces agressions ouvrent le dossier des réfugiés syriens en Turquie, le gouvernement les expulsant vers leur pays, en les obligeant à signer des documents de retour vers des zones qui continuent d’être témoins de combats comme Edleb.
C’est ainsi qu’après avoir profité pendant des années d’aides de l’Europe en contrepartie de ne pas les envoyer dans les pays européens, Erdogan se débarrasse d’eux, en ouvrant les frontières de la Turquie avec la Grèce.
Or, les réfugiés qui sont placés dans des camps appelés de « centres de résidence temporaire », rencontrent des difficultés certaines à retourner dans leur pays, victime de la lutte entre les forces russes, iraniennes, américaines et turques, outre les milices terroristes.
Par contraste, les réfugiés syriens et autres en Egypte accèdent aux soins de santé, sur un pied d’égalité avec les citoyens égyptiens, et obtiennent le droit d’accès à l’enseignement public.
Les Syriens sont la première nationalité à demander le droit d’asile en Egypte, qui les traite comme des hôtes et non des réfugiés. Et malgré la situation économique difficile dans le pays, et l’augmentation des prix des denrées, les Syriens peuvent s’intégrer à la société et y trouver du travail, voire exercer leurs activités privées.
En 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a cependant mis en garde contre le fait que le soutien nécessaire aux réfugiés en Egypte était soumis à des pressions intenses, du fait de l’augmentation du nombre d’arrivants et de l’insuffisance des ressources disponibles.
En effet, les conflits au Yémen et au sud du Sahara ont contraint nombre de personnes à fuir vers l’Egypte, et durant les deux dernières années, le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile inscrits dans le pays a augmenté de 24%.
Le rapport du Haut-Commissariat ajoute que les programmes actuels d’aide aux réfugiés en Egypte – 250000 dont plus de la moitié sont syriens, outre des Soudanais, des Ethiopiens, des Erythréens, des Sud-Soudanais et des Yéménites – n’obtenaient que 4% du financement.