États-Unis: Africom enflamme la lutte entre démocrates et républicains
Il apparaît que la lutte entre les républicains et les démocrates aux États-Unis ne se limite pas aux affaires intérieures, mais aussi aux dossiers des relations internationales de Washington et ses décisions relatives aux forces américaines présentes dans les zones de conflit où la présence des groupes radicaux se maximise, avec l'augmentation des opérations de ces groupes terroristes, et leur impact sur les forces américaines à l'étranger.
Le conflit entre les républicains dirigés par le président Donald Trump et les démocrates, a pris une autre allure après l'annonce du Pentagone, en décembre 2019, relative à la réduction de la présence militaire américaine en Afrique de l'Ouest, à un moment où la région connaît une augmentation des activités des groupes terroristes, dirigées par Boko Haram, un groupe fidèle à l'Etat islamique, et des groupes fidèles à al-Qaïda.
Selon le site Internet Defense One, le spécialiste américain de la sécurité, Jimmy Panetta, un démocrate californien, soumettrait une proposition ce mardi 10 mars, qui limiterait la capacité de Trump à retirer des troupes d'Afrique de l'Ouest, un document qui serait considéré comme la proposition la plus puissante dans une série d'opposition du Congrès au retrait américain du continent.
Ladite proposition empêcherait l'administration américaine d'utiliser des fonds en 2020 pour réduire le nombre total de troupes déployées en Afrique, jusqu'à ce que les responsables publient une série de rapports annoncés au Congrès qui révèleraient l'impact de la décision de retrait sur les efforts de lutte contre les groupes terroristes sur le Continent Mère et ses effets sur l'influence russe et chinoise.
Au cours de la semaine dernière, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a assuré au Conseil des forces armées américaines que les options qu'il envisage réduisent souvent sa présence dans le cadre d'un effort visant à recentrer les efforts de l'administration sur les menaces de la Chine et de la Russie.
Son témoignage devant le conseil a rencontré une vive objection de la part des membres du conseil, car le retrait de l'Afrique de l'Ouest permettrait aux groupes
terroristes d'exister et de se propager plus que Washington ne l'imagine, et donnerait à la Russie et à la Chine la possibilité d'étendre leur influence.
En janvier 2020, la sénatrice républicaine Lindsey Graham a commenté la réduction des forces américaines en Afrique de l'Ouest, par les propos suivants : « Nos partenaires européens, comme la France, dépendent de nos renseignements et de notre soutien logistique pour les opérations militaires en Afrique de l'Ouest ».
Comme le sénateur démocrate Chris Koons s'y attendait, tout retrait ou réduction d’effectifs entraînerait une escalade des attaques violentes sur le Continent, ainsi qu'une augmentation de l'influence géopolitique de concurrents tels que la Russie et la Chine.