Publié par CEMO Centre - Paris
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Expert de la Turquie: La Grèce n'ouvrira pas ses frontières et Erdogan a trompé les réfugiés

mardi 10/mars/2020 - 12:34
La Reference
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert une boite de pandore en ouvrant les frontières de son pays aux réfugiés syriens pour rejoindre la Grèce, afin de faire pression sur l'Europe pour obtenir plus de soutien financier et politique pour son opération militaire à Idlib, en Syrie.

Concernant la position de l'Union européenne sur les actions d’Erdogan, et face à ce défi, La Référence a arraché un entretien au Dr Bashir Abdel-Fattah, chercheur au Centre Al-Ahram d'études politiques et stratégiques et spécialiste de la Turquie. Abdel-Fattah a souligné que la Grèce n'ouvrirait pas ses frontières aux réfugiés en provenance de Turquie, parce que les Européens ont des préoccupations économiques, sécuritaires, sociales et sanitaires qui rendent cela impossible.

A la question de savoir si le grand nombre de réfugiés à la frontière représentait un moyen de pression sur la Grèce?

Dr Abdel-Fattah a repondu : certainement pas; parce que la Grèce n'ouvrira jamais ses frontières, tout comme l'Union européenne a publié une déclaration appelant les réfugiés à ne pas répondre aux autorités turques, leur assurant que les frontières ne s'ouvriront pas, ce qui a provoqué la colère de la Turquie. Les réfugiés ont estimé que celle-ci les a trompé, après les avoir transportés en bus et les avoir assurés que les frontières avec la Grèce étaient ouvertes.

« L'Union européenne a tenu la Turquie responsable de cette situation, car un accord a été signé en mars 2016, obligeant Ankara à ne pas envoyer de réfugiés en Europe, en échange d'un soutien annuel de six milliards de dollars, et donc Ankara a violé cet accord et en porte la responsabilité », a ajouté le spécialiste, en ajoutant que l'ouverture des frontières était peu probable, et que parce que les Européens avaient des préoccupations économiques, sécuritaires et sociales, « en plus des craintes plus profondes du virus mortel Corona, car l'entrée de ce nombre aggrave les crises dans l'Union européenne ».

Pour décrire l'état de tension et d'attraction entre la Turquie et l'Union européenne, Dr Abdel-Fattah indique : « Je confirme que l'Union européenne ne répondra pas à la pression d'Erdogan, alors le président turc a commencé à reculer et a annoncé son adhésion à l'accord de 2016, appelant à certains amendements à celui-ci, et faisant chanter l'Europe pour obtenir un soutien financier de 8 milliards de dollars

au lieu de six milliards, sachant qu’il n'a pas le culot de sortir de cet accord, il ne veut pas perdre les Européens, et il sait très bien que la pression supplémentaire sur les Européens n'est pas en sa faveur, et les deux parties devraient donc faire marche arrière.

Par rapport à l’éventualité que l'Union européenne soutienne Erdogan à Idlib, l’expert égyptien déclare que le juge dans l'affaire d’Idlib était composé de trois parties qui sont « la Russie, la Turquie et la Syrie ». Quant à l'Union européenne, elle n'a aucun intérêt là-bas. La position de l'Union européenne sur Idlib est uniquement politique et financière.

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