France: Revirement total de la position de Paris sur le retour de Daesh
Les
déclarations de la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, dans son
entretien avec le journal Libération, ont suscité un grand intérêt, car elle a
annoncé qu'elle ne voyait pas d'autre solution que de renvoyer les terroristes
français détenus par les Kurdes en Syrie dans leurs pays d’origine, ce qui
signifie un changement fondamental dans l'attitude de Paris envers l'Etat
islamique.
Le gouvernement
français avait toujours rejeté la volonté des USA qui soutenait le retour des
terroristes dans leurs pays d’origine, notamment l'Allemagne, l'Italie, les
Pays-Bas, la Belgique et, bien sûr, la France pour y être jugés.
Le ministre français
des Affaires étrangères et son homologue de la Justice, qui change de position
maintenant, les avaient considéré comme des ennemis de la patrie et de la
nation, quand ils combattaient aux côtés de Daesh.
La jurisprudence
française parlait du procès des terroristes dans les pays où ils ont combattu
et de la création d'un tribunal international en Irak par une décision des
Nations Unies pour juger les terroristes européens.
Mais l'incapacité des
pays où les combattants étrangers ont opéré à protéger les prisons dans
lesquelles les terroristes étaient enfermés a changé complètement la donne, notamment
l'intervention tribale des forces kurdes pour permettre la libération des
combattants locaux qui ont combattu avec le groupe appartenant à ces tribus a
entravé leurs procès en Irak.
La France ne veut pas
que ses combattants fuient à cause du manque de sécurité dans les régions qui
sont témoins d'un conflit «turco-kurde» d'une part et ne dispose pas des moyens
de contrôle, sachant qu’ils y a des informations selon lesquelles de nombreux
combattants terroristes de Daesh se sont échappés des prisons déjà surveillées
par les Kurdes du nord de la Syrie.
Il était prévisible
que lorsque ces combattants fuiront, ils pourront choisir de se rendre dans
d'autres zones de combats notamment en Afrique, où la France combat les
terroristes, en particulier au Mali, au bord du Lac Tchad et dans les pays du
Sahel.
Il semble que la
confrontation en cours en Irak entre l'Iran et les États-Unis, dans le contexte
de l’assassinat du commandant de la Force Quds des gardiens de la révolution
iraniens, Qassem Soleimani et la reaction de vengeance de l’Iran ont fait que
les États-Unis se concentrent sur la sécurité de ses soldats, et que les pays
participant à la coalition internationale contre l'Etat islamique, dont les
soldats fournissent des services de formation aux forces irakiennes, aient
emboîté annonçant à tout le monde de suspendre leurs opérations militaires,
bien que les activités de contrôle des médias et des finances de Daesh soient
toujours en place et que le centre des opérations de la coalition
internationale soit déplacé en Jordanie et au Koweït.