La lutte s’intensifie: significations de l’escalade turco-iranienne à Edleb
Dans leurs attaques continues contre Edleb, les forces turques ont attaqué le 28 janvier des éléments du Hizbollah, provoquant la mort de 9 combattants et en blessant 30 autres, parmi lesquels le commandant al-Sayyed Ali al-Zanjani, de nationalité iranienne et résidant au Liban.
Téhéran a par ailleurs publié le 1er mars un communiqué mettant en garde les forces turques contre la continuation de leurs attaques contre Edleb, tandis que le président iranien a appelé à la tenue d’un sommet pour discuter de la situation en Syrie et tenter de résoudre la crise à Edleb par des moyens politiques.
L’Iran peut-il donc entrer en conflit militaire à Edleb avec la Turquie, qui est son allié et a avec lui des intérêts communs, et cela pour soutenir le régime syrien ?
Il faut d’abord remarquer le rôle joué par les alliés de l’Iran à proximité des frontières avec la Turquie, ce qui pourrait conduire à une confrontation avec cette dernière, et des tensions entre Ankara et Téhéran. Cependant, l’Iran reste soucieux de conserver de bonnes relations avec la Turquie, étant donné les sanctions américaines qui lui sont imposées.
De son côté, le spécialiste des groupes islamistes Hicham al-Naggar affirme que les Turcs ne parviennent pas à construire une alliance fondée sur une crédibilité durable, ni avec l’Otan ni avec les Américains, ni avec les Russes, et qu’une entente irano-syro-turque pourrait avoir lieu pour affronter l’influence russe croissante.
Et il ajoute que Moscou a dirigé les opérations exécutées par l’armée arabe syrienne pour reprendre des villes stratégiques aux milices terroristes soutenues par Ankara, du fait que ces dernières représentent une menace pour son influence dans la région, et c’est ce que refusent les Turcs et les Iraniens. C’est pourquoi l’Iran cherche à se rapprocher de la Turquie, en convainquant Ankara de réaliser une entente tripartite entre Ankara, Damas et Téhéran, pour modifier la situation en faveur des deux puissances régionales en Syrie, au détriment des gains russes.