Coronavirus : la Grèce instrumentalise-t-elle le virus mortel pour ne pas accueillir les réfugiés syriens ?
À une époque où tous les pays du monde cherchent à sécuriser leurs points de passage frontaliers; craignant le spectre de la transmission du Coronavirus (COVID-19) à ses citoyens, des milliers de Syriens déplacés ont commencé à affluer vers l'Europe à travers la frontière grecque, après que la Turquie ait mis en œuvre sa récente menace de ne plus empêcher les Syriens déplacés d'atteindre l'Europe, que ce soit par voie terrestre, aérienne ou par voie maritime
La déclaration d'Ankara selon laquelle des ordres ont été donnés à la police, aux garde-côtes et aux forces de sécurité frontalières de ne pas s'opposer aux déplacés.
Avec la situation humanitaire tragique dans laquelle les Syriens déplacés vivent aux frontières turques, négligeant leurs soins de santé, et l'incapacité à subir des tests pour détecter le COVID-19, la crainte vient de susciter en Grèce une psychose quant à la possibilité que le virus soit transmis à travers les migrants.
Cette situation peut être utilisée pour persuader les Nations Unies de ne pas accepter que la Grèce accueille les déplacés syriens.
À la mi-février 2020, le Conseil de sécurité a annoncé dans un rapport que plus de 53 installations médicales avaient cessé de fonctionner dans les zones frontalières syriennes avec la Turquie, dont deux étaient délibérément attaquées par les factions en conflit.
Le Washington Post a suggéré qu'une alliance de groupes médicaux internationaux opérant en Syrie, sous la supervision de l'Organisation mondiale de la santé, y soit établie pour créer des centres médicaux alternatifs, à travers lesquels les hôpitaux de ces régions pourraient être indemnisés, et en même temps être en mesure de faire les examens médicaux nécessaires pour détecter le virus Corona parmi les déplacés syriens traversant la frontière avec la Turquie.
Avec le chantage turc permanent à qui l'Union européenne fournit les allocations financières qui leur permettent de dispenser des soins de santé dignes aux refugies syriens en Turquie, la situation sur le terrain contredit l’actualité.
Les autorités turques auraient organisé en juillet 2019 des campagnes contre les déplacés syriens pour avoir prétendument organisé leur présence en Turquie et ont commencé à les expulser d'Istanbul et à menacer certains d'entre eux d'expulsion. Elles auraient forcé les personnes déplacées enregistrées chez eux, conformément à la loi turque sur l'immigration, à se rendre dans les provinces frontalières avec l'Europe, dans le but de les utiliser comme noyau s’il y avait une éventuelle pression de l'Europe et la décision concernerait plus de 200 000 Syriens enregistrés.
Les rapports européens sur les droits de l'Homme décrivent les conditions de santé des déplacés syriens qui sont bloqués à la frontière turco-grecque comme catastrophiques, avec des craintes d'une éventuelle propagation du virus Corona entre eux.
Le gouvernement grec a confirmé que des mesures plus strictes à la frontière viennent empêcher le Coronavirus d'atteindre ses îles de la mer Égée, où des milliers de personnes déplacées vivent dans des conditions de vie et de santé difficiles.
Ces mesures grecques sont considérées comme une carte politique persuasive pour refuser de recevoir les déplacés syriens qui ont été poussés par les autorités turques à leurs frontières et qui souhaitent entrer en Europe.