Le ministère égyptien des AE refuse le communiqué du ministère éthiopien des AE autour de la résolution de la LA
lundi 09/mars/2020 - 12:16
Le ministère des Affaires étrangères (AE) a assuré qu’il rejette totalement le communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères concernant celui de la Ligue Arabe publié le 6 mars 2020 autour de la résolution concernant le barrage de la Renaissance.
Le communique éthiopien était inconvenant, manquait de diplomatie et contenait un outrage inacceptable envers la Ligue arabe et ses États membres, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’adoption par la Ligue arabe d’une résolution appelant l’Éthiopie à respecter les principes du droit international et à ne prendre aucune mesure unilatérale de nature à porter atteinte à l’Égypte et à ses intérêts hydriques montre à quel point l’Éthiopie pense que ses intérêts dépassent les intérêts collectifs des États souverains membres de la Ligue arabe, selon le ministère égyptien des Affaires étrangères.
La décision de la Ligue arabe reflète la déception et le profond mécontentement quant aux positions éthiopiennes tout au long des négociations sur le barrage de la Renaissance, notamment depuis la conclusion de l’accord sur la Déclaration de principes en 2015, apprend-on de même source, qui souligne que l’approche éthiopienne montre l’intention d’exercer une hégémonie sur le Nil et de se poser en tant qu’un bénéficiaire unique du fleuve.
Cela s’est manifesté dans l’insistance de l’Éthiopie à remplir unilatéralement le barrage de la Renaissance en juillet 2020 sans parvenir à un accord avec les deux pays en aval dans une tentative de lier les négociations à des considérations politiques internes, ce qui constitue une violation de l’accord sur la Déclaration de principes et prouve sans doute la mauvaise intention de l’Éthiopie qui manque de volonté politique de parvenir à un accord juste et équilibré sur le barrage de la Renaissance, poursuit le ministère égyptien des AE.
Les positions de l’Éthiopie ont été clairement démontrées quand elle n’a pas accepté l’accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance, préparé par des médiateurs neutres, lesquels les États-Unis d’Amérique en coordination avec la Banque mondiale, selon le communiqué, qui rappelle que la Ligue arabe avait salué cet accord en signe de soutien politique et avait invité l’Éthiopie à revoir sa position et à le signer.
À la lumière de ses politiques lors des négociations sur le barrage de la Renaissance, l’Éthiopie n’a pas le droit de donner des leçons à la Ligue arabe ou à ses États membres sur les liens qui unissent les peuples arabes et africains, a dit le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Et d’ajouter que les positions de l’Éthiopie sur la question relative au barrage de la renaissance n’est qu’un autre exemple de son approche sur le plan régional, basée sur la prise de mesures unilatérales, ce qui a nuit à plusieurs Africains.
Le ministère a appelé la communauté internationale à adhérer à la position de la Ligue arabe pour prendre conscience de la politique éthiopienne basée sur l’entêtement et le fait accompli, ce qui menace de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales, appelant l’Éthiopie à affirmer son engagement à ne pas commencer à remplir le barrage de la renaissance sans un accord, et à accepter l’accord préparé par des médiateurs neutres.
Nous avons encore une solution équilibrée pour la question du barrage de la Renaissance, qui assure les intérêts communs de toutes les parties et qui offre une occasion historique d’écrire un nouveau chapitre dans la coopération entre les pays riverains du Nil bleu, une occasion à saisir pour 240 millions de citoyens en Egypte, au Soudan et en Ethiopie, a conclu le communiqué.