Les ambitions d’Erdogan au détriment des réfugiés menacent de faire des frontières grecques un foyer de propagation du coronavirus
Le président turc pousse les réfugiés à fuir vers l’Europe, comme arme pour réaliser des intérêts politiques et économiques, mais à un moment où le monde traverse une crise sanitaire grave, avec la propagation du coronavirus.
C’est ainsi qu’avec l’annonce par Erdogan que son pays ouvrait ses frontières pour permettre le départ des réfugiés vers l’Europe – malgré l’accord signé avec l’Union européenne en 2016 par lequel il s’engageait à ne pas le faire, en contrepartie de milliards de dollars d’aides – des milliers de réfugiés dont des Afghans, des Syriens et des Irakiens, se sont rassemblés sur les frontières turco-grecques.
Les pays européens – avec la propagation du coronavirus – ont ainsi annoncé l’application de mesures de précaution supplémentaires à leurs frontières terrestres, aériennes et maritimes, pour surveiller tous ceux qui entrent sur leur territoire, et cela pour éviter la propagation du virus. Et ils ont renforcé ces mesures pour les demandeurs d’asile et les immigrants clandestins.
Les Nations unies affirment que quelque 13000 réfugiés se sont rassemblés sur les frontières turco-grecques après l’ouverture par les Turcs de la porte de l’émigration vers l’Europe, et le ministre turc de l’Intérieur Sulayman Soylu a affirmé à la fin du mois dernier que ce nombre pourrait atteindre 47000 personnes.
Et si la Turquie et la Grèce ne parviennent pas à résoudre le problème, ces réfugiés pourraient être menacés par le virus. Mais cela ne semble pas soucier Erdogan, et malgré ces dangers, les migrants installés en Turquie souhaitent fuir en Europe, à la recherche d’une vie meilleure, loin des chantages, et de l’exploitation des employeurs, des bailleurs et des trafiquants.