Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : le premier jour de la trêve dans la région d'Idleb respecté

dimanche 08/mars/2020 - 12:06
La Reference
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C'est une trêve fragile, qui pour l'instant, tient le coup. Pour la première fois depuis plusieurs mois, la région d'Idleb connaît un calme rare vendredi, au lendemain de l'accord de cessez-le-feu trouvé entre la Turquie et la Russie pour mettre fin aux combats qui ravagent cette zone située dans le nord-ouest de la Syrie. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la trêve a été respectée dans les deux camps.

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a souligné « l'absence totale d'avions de guerre russes et du régime dans l'espace aérien d'Idleb ». À Damas, l'agence de presse officielle Sana a indiqué que « le calme régnait » sur l'ensemble de la région. Dans la nuit, durant les trois premières heures de vendredi, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu, avant de s'interrompre », a précisé Rami Abdel Rahmane. Six soldats syriens et au moins neuf djihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP), dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine, ont été tués dans ces accrochages, selon l'OSDH.

Les habitants d'Idleb sceptiques

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sont parvenus à un accord de cessez-le-feu au terme d'une réunion marathon à Moscou. Cette trêve doit mettre fin à des violences ayant tué près de 500 civils, selon l'OSDH, et fait près d'un million de déplacés depuis le début, en décembre, d'une nouvelle offensive de Damas dans la région, d'après l'ONU. Selon l'accord de jeudi, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l'autoroute M4, un axe crucial pour Damas, reliant Alep (Nord) à Lattaquié (Ouest) en passant par la région d'Idleb. Ces patrouilles conjointes circuleront entre le village de Tronba (à Idleb) et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime.

Mais les habitants d'Idleb sont pour le moins sceptiques. Des dizaines de personnes ont manifesté dans la localité de Kafr Takharim (nord-ouest d'Idleb) contre l'accord, qui ne prévoit pas, selon eux, un retour des déplacés chez eux. Un accord conclu entre Ankara et Moscou, en septembre 2018, prévoyant l'instauration d'une zone « démilitarisée » pour éviter une nouvelle offensive de Damas, est resté lettre morte. Entre-temps, le régime a continué de progresser sur le terrain jusqu'à s'emparer de la moitié de la province d'Idleb, et est parvenu à sécuriser par la force la totalité de la M5.


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