Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Syrie : que fait la communauté internationale ?

dimanche 08/mars/2020 - 12:03
La Reference
طباعة

Face à la situation humanitaire alarmante, des parlementaires européens appellent à convoquer un sommet extraordinaire avec Vladimir Poutine, et à définir la marche à suivre pour la protection des civils syriens.

 

 Syrie : que fait la communauté internationale ?

 La réponse de la communauté internationale à l’escalade actuelle des hostilités par les forces russes et syriennes à Idlib, en Syrie, sera considérée comme l’un des moments politiques déterminants de notre époque.

Nous pensons que ces temps extraordinaires appellent des mesures extraordinaires. C’est pourquoi nous vous demandons de convoquer d’urgence un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement européens de l’Union européenne et de l’Otan avec le président russe, Vladimir Poutine (en tant que partie au conflit et principal soutien militaire du président syrien). Cette réunion doit convenir d’une marche à suivre pour la protection des civils syriens et la fourniture d’aide, la lutte contre l’extrémisme dans la région et le respect du droit humanitaire international (DIH) par toutes les parties. Nous demandons instamment à nos gouvernements d’envisager d’imposer des mesures individuelles ciblées lorsque des pays actifs dans le conflit continuent de violer le DIH et refusent de s’engager de manière constructive vers une désescalade et une résolution.

Les attaques des forces terrestres syriennes et de l’aviation russe depuis le début de l’offensive actuelle en décembre 2019 ont été incessantes et, avec des écoles, des habitations, des hôpitaux et centres médicaux fréquemment pris pour cibles, souvent en violation du DIH. Cela est inacceptable.

Le mépris répété et flagrant du DIH par toutes les forces en présence risque de rendre les obligations de chaque pays en vertu du droit international obsolètes dans la pratique, pour ce conflit et les suivants.

Pendant ce temps, le coût humanitaire, déjà considérable, augmente de jour en jour. Près de 500 civils ont été tués depuis le début de cette offensive en décembre 2019, dont un tiers d’enfants. Près d’un million d’autres ont été déplacés pendant cette période, exposés au froid meurtrier de l’hiver syrien et ayant un besoin désespéré de nourriture, de chaleur et de fournitures médicales. Cette crise est exacerbée par les limites à l’aide humanitaire transfrontalière imposées par la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies.

Fournir un foyer sûr au nombre croissant de personnes déplacées est un défi urgent que nous devons relever collectivement. Cette situation est ressentie de manière particulièrement aiguë par les voisins les plus proches de la Syrie, mais elle va devenir une préoccupation croissante pour les pays d’Europe qui sont sans aucun doute la destination rêvée d’un grand nombre de ceux qui cherchent à échapper à la violence.

Enfin, les tensions croissantes avec la Turquie – notamment la mort de 33 soldats turcs lors d’un raid aérien à Idlib en février – risquent d’entraîner une escalade qui ne ferait qu’exacerber toutes ces préoccupations, et qui mettrait en péril la paix et la sécurité de notre continent.

Nous pensons que des pourparlers urgents de haut niveau sont essentiels pour désamorcer la situation et trouver une solution appropriée. Leur importance est telle que le refus de toute partie active dans le conflit de participer de manière constructive devrait être considéré comme une déclaration de soutien au statu quo inacceptable actuel, et devrait susciter une réaction à la hauteur de la situation. A cette fin, nous nous félicitons des premiers appels lancés par le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, en faveur d’un recours accru aux sanctions en conséquence du non-engagement. Ceux-ci font écho à ceux du Premier ministre Johnson qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, a fait pression pour que des sanctions soient prises contre la Russie pour la perpétration de crimes de guerre en 2017.


"