Égypte : exécution d’un chef djihadiste proche d’al-Qaida
Il a
longtemps été le terroriste égyptien le plus recherché, jusqu'à son arrestation
dans l'est de la Libye, à Derna, en octobre 2018. Le chef djihadiste Hicham
el-Ashmawy, ancien officier des forces spéciales, a été exécuté mercredi. Les
forces libyennes du maréchal Khalifa Haftar l'avaient remis à l'Égypte en mai
2019.
«
L'exécution par pendaison a été conduite sur la base de la décision du tribunal
militaire… et après avoir épuisé toutes les procédures judiciaires », a annoncé
sur sa page Facebook un porte-parole de l'armée égyptienne, le colonel Tamer
al-Rifai.
En
novembre, Ashmawy avait été condamné à mort une première fois par un tribunal
militaire pour une quinzaine de crimes, parmi lesquels une attaque contre un
check-point à la frontière avec la Libye en 2014, où 22 soldats avaient été
tués.
Le
tribunal militaire l'avait également déclaré coupable d'avoir dirigé le groupe
Ansar beit al-Maqdes, dans la péninsule du Sinaï, dans l'est du pays, où sévit
une insurrection qui s'est intensifiée après la destitution du président
islamiste Mohamed Morsi en 2013. Hicham el-Ashmawy a été condamné une seconde
fois à mort lundi, cette fois par un tribunal civil, en même temps que 36
autres accusés. Ces condamnations à mort de masse ont été dénoncées lundi par
l'organisation de défense des droits humains Amnesty International qui a
qualifié le procès d'« inéquitable ».
Dans
ce dernier dossier, il était accusé de 54 crimes, dont une tentative
d'assassinat en 2013 contre le ministre de l'Intérieur d'alors, Mohamed
Ibrahim, ainsi que du meurtre de policiers et de plusieurs attaques contre des
installations de sécurité.
Ashmawy,
qui avait quitté l'armée égyptienne en 2012 pour rejoindre les rangs
djihadistes, était accusé d'avoir joué un rôle important dans les réseaux
transfrontaliers d'Afrique du Nord. Il aurait quitté le Sinaï pour la Libye en
2013, avant que son groupe Ansar Beit al-Maqdes ne fasse allégeance à Daech en
novembre 2014, et serait resté proche d'al-Qaïda.
Une
insurrection djihadiste s'est développée en Égypte dans le nord du Sinaï
après la destitution de Mohamed Morsi. En février 2018, l'armée et la police égyptiennes
avaient lancé une vaste offensive pour tenter de l'enrayer.