Coronavirus. Washington accuse l’Iran d’avoir « menti à sa propre population »
L’émissaire américain pour l’Iran Brian
Hook a accusé ce jeudi 5 mars Téhéran d’avoir menti à sa propre
population sur l’ampleur
de l’épidémie du coronavirus dans ce pays durement frappé,
exprimant sa consternation que l’Iran ait refusé l’aide américaine.
« Mauvaise gestion »
L’Iran a menti à sa propre population à
propos du coronavirus. Les autorités ont dit aux habitants qu’il ne fallait pas
s’inquiéter alors qu’au même moment le virus se propageait dans tout le pays, a
affirmé M. Hook à des journalistes lors d’un déplacement à Paris.
Et aujourd’hui, la conséquence de cette
mauvaise gestion et de ce manque de transparence du gouvernement (iranien),
c’est que ce pays connaît l’une des pires épidémies de coronavirus dans le
monde, a-t-il critiqué.
L’Iran est frappé de plein fouet par le
nouveau coronavirus. Avec 107 personnes ayant succombé au Covid-19, selon les
derniers chiffres officiels, l’Iran est, avec l’Italie, l’un des pays où
l’épidémie a fait le plus de morts après la Chine.
Pour autant, le président iranien Hassan
Rohani a rejeté mercredi une proposition, conditionnelle, d’assistance
américaine pour aider son pays à combattre la maladie en dénonçant les
sanctions vicieuses de Washington.
Nombre d’Iraniens sont pris au piège d’une
pénurie de médicaments, liée à ces sanctions américaines. Rétablies en 2018
après que les États-Unis se furent retirés de l’accord sur le nucléaire iranien
conclu trois ans plus tôt, ces mesures punitives asphyxient l’économie
iranienne.
Les autorités de Téhéran affrontent
actuellement une crise de légitimité et de crédibilité qu’elles ont
elles-mêmes engendrée, a affirmé M. Hook, critiquant la répression des
manifestations de novembre 2019 et l’actuelle crise économique et rappelant que
les autorités iraniennes ont mis trois jours à reconnaître que c’est un tir
iranien qui a abattu, par erreur, un avion de ligne ukrainien début
janvier.
La République islamique d’Iran et les
États-Unis n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.
Nous savons qu’il y a des insuffisances
dans leur système de santé et nous voulions y remédier, a poursuivi jeudi le
responsable américain.
Nous aurions aimé qu’ils acceptent notre
offre sincère, a-t-il ajouté, accusant Téhéran de dépenser des
milliards en Syrie tout en négligeant son système de santé.
L’Iran, aux côtés de la Russie, a apporté
un soutien financier et militaire au régime du président syrien Bachar al-Assad
dans le conflit déclenché en 2011 par la répression de manifestations
pacifiques. Téhéran dit avoir déployé ses forces en Syrie à l’invitation de
Damas et uniquement pour des missions de conseil.