Migrants : entre Grèce et Turquie, une frontière en ébullition
Depuis l’annonce, samedi 29 février, par le
président turc de l’ouverture de la frontière terrestre entre son pays et la
Grèce, porte d’entrée dans l’Europe, les Grecs s’organisent pour soutenir leur
armée et empêcher les migrants de franchir le fleuve qui sépare les deux pays.
L’énorme camion chargé de barbelés traverse le village de
Kastanies, dernier poste au nord de la Grèce à la frontière terrestre
gréco-turque. Il est suivi d’une voiture de pompiers, et de deux voitures de la
Croix-Rouge. La porte massive en fer qui donne sur la zone tampon entre Grèce
et Turquie s’ouvre dans un bruit assourdissant.
Les véhicules passent. Deux ambulances, l’une militaire,
l’autre civile, entrent en sens inverse. Pas de blessés à l’intérieur, mais une
équipe de secouristes qui, non loin de là, monte une tente de premier soins. La
nuit tombe, le trafic est incessant. Il rassure autant qu’il inquiète.
Anthoula, la cinquantaine, sort de son café et salue les
militaires. Toute la nuit, elle a fait des tartes pour son fils, officier
réserviste, qui patrouille. « Mais ils sont tous mes enfants », lance-t-elle, parlant des forces
militaires. Depuis six jours que dure cette crise migratoire, depuis que les
migrants envoyés par le président turc se massent de l’autre côté de la
frontière, elle ferme chaque midi son café pour aller porter ses tartes