Le Qatar et la Turquie tentent de faire échouer la révolution au Soudan
Après la chute d’al-Bachir, Doha s’est empressée de courtiser le Hirak soudanais pour confirmer sa position vis-à-vis des mouvements du « Printemps arabe », à savoir soutenir la révolte de la rue.
Quant à la Turquie, elle a continué à suivre avec inquiétude l’évolution de la situation en craignant pour ses intérêts au Soudan après la chute de son ami Omar al-Bachir, qui lui avait concédé la gestion de l’île de Suakin contre des promesses d’investissements d’une valeur de 10 milliards de dollars.
Les analystes considèrent que le premier pari du Soudan face aux ingérences qataries et turques s’appuie sur la rue qui impose son agenda aux forces militaires et civiles, tandis que le second pari reste politique et concerne la gestion du processus de négociation politique sans se passer des forces régionales recherchant la stabilité au Soudan.
Quant à la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Asmaa Mohammad Abdallah, elle a affirmé que son pays se réjouirait de toute aide financière arabe sans conditions.
Pour sa part, l’ambassadeur qatari au Soudan a déclaré que son pays encouragerait la Société qatarie de métallurgie à s’installer au Soudan, affirmant qu’elle avait des projets énormes dans les domaines de l’énergie et de l’électricité, et qu’il souhaitait que le Soudan soit rayé prochainement de la liste des pays parrainant le terrorisme.
Notons que le Qatar a investi 1,5 milliard de dollars au Soudan par le biais de 40 projets agricoles, touristiques et immobiliers, selon des données officielles.
Quant à Abou Dhabi, elle avait fait en avril 2019 un dépôt de 250 millions de dollars à la Banque centrale soudanaise, en tant que partie d’un ensemble d’aides de 3 milliards de dollars fournies par les Emirats et l’Arabie saoudite.