Coronavirus. 92 morts en Iran qui annule les grandes prières du vendredi
La République islamique d’Iran a décidé d’annuler les grandes prières hebdomadaires du vendredi dans toutes les capitales provinciales, rapporte la télévision publique.
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, annoncés mercredi 4 mars, 2 922 personnes ont été infectées par le nouveau coronavirus en Iran, qui compte plus de 80 millions d’habitants.
Quinze décès supplémentaires
Le nombre de nouveaux cas confirmés ces dernières 24 heures est de 586
, dont quinze ont malheureusement perdu la vie
, a déclaré le porte-parole du ministère, Kianouche Jahanpour, lors du point de presse quotidien.
Le bilan total de morts est de 92, l’Iran comptant le plus grand nombre de décès liés à la maladie, en dehors de la Chine d’où elle est partie.
Avec 253 et 101 nouveaux cas respectivement, les provinces de Téhéran et de Qom, ville sainte chiite à 150 km au sud de la capitale, ont été les plus touchées, selon le porte-parole.
La quasi-totalité des provinces iraniennes sont désormais touchées par l’épidémie de coronavirus. Cette maladie est une maladie généralisée. Elle touche pratiquement toutes nos provinces et d’une certaine façon, c’est une maladie globale
, a déclaré mercredi 4 mars le président iranien Hassan Rohani lors d’une réunion de son gouvernement.
Et ce en dépit des mesures prises par les autorités pour tenter d’empêcher sa propagation : fermetures des écoles et universités, suspension des événements culturels et sportifs ou encore réduction des heures de travail dans les administrations.
Refus de l’aide américaine
Le virus n’a pas d’ailes pour voler. C’est nous qui le propageons
, a déclaré Kianouche Jahanpour, appelant à réduire les contacts sociaux inutiles
et rappelant que les autorités demandaient à tous d’éviter de se déplacer.
Samedi, le président américain Donald Trump a affirmé être prêt à aider l’Iran à lutter contre l’épidémie de pneumonie virale, à condition que ce pays en fasse la demande.
Les Affaires étrangères iraniennes avaient rejeté dimanche cette proposition en disant se méfier des intentions des Américains
.
Ceux qui ont fait les choses les plus vicieuses contre la nation iranienne ces deux dernières années apparaissent (maintenant) parés du masque de la sympathie
, a renchéri Hassan Rohani.
Notre peuple sait bien que vous mentez
, a lancé le président iranien à l’adresse de Donald Trump sans le nommer.
Celui-ci a retiré unilatéralement en 2018 son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, avant de rétablir de lourdes sanctions économiques contre Téhéran, que les États-Unis ne cessent de durcir.
Sur le papier, les médicaments et équipements médicaux échappent aux sanctions de Washington.
Mais en réalité, ces biens sont frappés comme les autres par ces mesures, les banques internationales préférant généralement refuser une transaction impliquant l’Iran par crainte de représailles aux États-Unis.