L’Egypte est soucieuse de régler la crise libyenne via le dialogue politique
mercredi 04/mars/2020 - 12:32
Le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choucri a affirmé que l’Egypte était soucieuse, voire œuvrait assidûment à régler la crise libyenne via le dialogue politique, à mettre au point les fondements nécessaires pour résoudre cette cause, rétablir l’unité entre les libyens, stopper les actions militaires, y rétablir la stabilité et assurer le contrôle du peuple libyen sur ses propres ressources.
Lors d’une interview accordée lundi soir au programme télévisé “21h 00”,M. Choucri a souligné le refus de l’Egypte de toute ingérence extérieure dans les affaires de la Libye avertissant que l’ingérence militaire turque dans les affaires de ce pays attisait le conflit, prolongeait la crise et affectait négativement les efforts déployés pour rétablir l’unité entre les Libyens, restituer les institutions étatiques, faire prévaloir l’intérêt national, instaurer la stabilité et sauvegarder l’unité territoriale de la Libye.
La Turquie cherche à transformer la Libye en une base pour les organisations terroristes et les combattants étrangers, a mis en garde le chef de la diplomatie égyptienne soulignant que ces pratiques turques auraient un impact très grave sur la sécurité nationale égyptienne et celle des pays voisins; du Sahel et du Sahara.
Évoquant les efforts déployés par l’Egypte pour désamorcer le conflit en Libye, M. Choucri a fait remarquer que l’Egypte avait adopté le volet de Berlin pour faire sortir cette crise, qualifiant d'”important” le sommet de Berlin pour reprendre le volet politique, arrêter les actes militaires et traiter nombre de questions importantes dont le déploiement des combattants étrangers en Libye et l’impact de cela sur les pays voisins, du Sahel et du Sahara.
Il a de même évoqué les résultats positifs des réunions du comité militaire (5+5) ainsi que les efforts déployés pour la tenue du comité politique souhaitant que les trébuchements soient dépassés pour qu’il y ait un dialogue politique jetant les fondements d’un règlement de cette cause.
Interrogé sur le refus par l’Egypte de l’accord conclu entre le gouvernement d’entente nationale libyen et la Turquie et son impact sur le pays, M. Choucri a signalé que l’accord maritime ne portait pas atteinte aux intérêts de l’Egypte, mais que l’accord sécuritaire pourrait résulter davantage d’ingérences de la part des forces régionales, ce qui est catégoriquement rejeté non seulement par l’Egypte, mais aussi par tous les pays voisins, du fait qu’il serait de nature à attiser le conflit, la polarisation, le déséquilibre des forces à l’intérieur de la Libye et ne serait pas dans l’intérêt des Libyens.
“Cet accord ne repose pas aussi sur la légitimité juridique du fait qu’il contredit le mandat accordé au conseil présidentiel via l’accord de Skhyrat adopté par le Conseil de sécurité”, a-t-il ajouté.
M. Choucri a affirmé que l’Egypte soutenait l’armée nationale libyenne, entant qu’institution nationale légitime ayant le droit – avec la police- de porter l’arme, sauvegarder la souveraineté et l’unité de la Libye, lutter contre le terrorisme et éradiquer les menaces ciblant les ressources du peuple libyen.