Ankara et la guerre en utilisant la carte des réfugiés
La question des réfugiés syriens en Europe a refait surface après l’annonce par Erdogan de l’ouverture de ses frontières face aux réfugiés fuyant vers la Grèce, et l’utilisation des Syriens comme arme contre l’Europe.
Erdogan prétend que son pays a dépensé 40 milliards de dollars pour accueillir et qualifie l’accord signé avec l’Union européenne et prévoyant la fourniture de 6 milliards d’euros pour soutenir ces efforts d’insuffisant.
Erdogan ouvre ainsi les frontières nord-ouest de son pays, comme menace claire au lendemain de la réunion de l’Otan le 28 février.
Cependant, malgré cette menace, un communiqué du ministère des Affaires étrangères turc a nié l’affirmation de certains rapports selon laquelle les frontières avaient été ouvertes face aux réfugiés, soulignant l’absence de changement dans la politique du pays vis-à-vis de ces réfugiés.
De son côté, l’Agence turque d’informations Anatole a reconnu le passage de centaines de réfugiés syriens vers les côtes de la Mer Egée dans la province de Jonak Qalaa au nord-ouest de la Turquie, pour se diriger vers les îles grecques.
Tout cela intervient au moment de la tenue par le Conseil de sécurité d’une séance urgente pour examiner la situation en Syrie, durant laquelle les membres de l’Union européenne ont condamné la dernière attaque des forces syriennes au nord-ouest du pays et qui ont provoqué la mort de 33 soldats turcs.
Quant au secrétaire des Nations unies Antonio Gutierrez, il a affirmé la nécessité de prendre des mesures d’urgence pour éviter une escalade dont les civils payeront le prix fort.
Gutierrez a affirmé en réponse à une question sur l’envoi d’équipes des Nations unies au nord-ouest de la Syrie pour suivre la situation, qu’une mission humanitaire serait envoyée à cette fin.