Syrie : la presse turque proche du régime adopte un ton guerrier
En réponse à une attaque aérienne sanglante visant ses troupes, l’armée turque bombarde, avec son artillerie au sol et ses drones, les positions du régime syrien et de ses alliés depuis le 27 février. Certains médias turcs, avec un vocabulaire islamo-nationaliste, crient vengeance.
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L’intervention de l’armée turque dans le nord de la Syrie se poursuit avec une intensité grandissante depuis qu’un bombardement des aviations russe et syrienne a causé la mort de 36 soldats turcs le 27 février, portant à 56 le bilan des militaires turcs tués en un mois.
“Nous
bombardons les positions du régime, nous avons tué 2 100 de leurs soldats et
détruit 300 véhicules. […] Nous continuerons quel qu’en soit le prix, ceci
n’est pas une aventure militaire, c’est une lutte pour la Turquie”, a déclaré le président Recep Tayyip
Erdogan, rapporte le quotidien Haber Türk.
La presse progouvernementale applaudit
l’intervention militaire en employant un vocabulaire islamo-nationaliste. “La
victoire au nom de Dieu”, titre
ainsi un éditorialiste du quotidien Yeni Akit :
Nous
déplorons plusieurs martyrs. Le temps est venu de faire front et de lutter
contre les mécréants sans nous reposer sur nos prétendus alliés occidentaux,
car on ne peut pas faire confiance aux infidèles.”
La défaite des rebelles syriens risquait de
sonner le glas de la stratégie adoptée par la Turquie en Syrie et de pousser à
l’exode plus d’un million de Syriens, pour l’instant rassemblés en Syrie, le
long de la frontière turque, dans des camps de fortune.
“Il
ne s’agit pas d’une lutte pour la Syrie mais d’un combat vital pour l’avenir de
la Turquie. Nous sommes un pays fort, nous ne ferons jamais machine arrière,
nous résisterons sans pitié !” promet
pour sa part le rédacteur en chef du quotidien Yeni Safak.