Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

La Turquie abat deux bombardiers syriens dans le ciel d’Idlib

lundi 02/mars/2020 - 12:13
La Reference
طباعة

Les forces turques ont abattu dimanche 1er mars deux avions militaires et tué 19 soldats syriens dans la région d’Idlib, au troisième jour d’une escalade militaire dans le nord-ouest du pays entre la Turquie, qui soutient plusieurs groupes rebelles, et le régime de Bachar Al-Assad, soutenu par la Russie.

Le ministère de la défense turc a confirmé que ses forces avaient abattu deux Soukhoi Su-24 syriens. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les avions ont été abattus par un F16 de l’armée turque dans les zones tenues par le régime syrien. Les quatre pilotes syriens ont pu s’éjecter et atterrir en parachute « sains et saufs »a indiqué l’agence de presse officielle syrienne SANA.

Dimanche soir, l’OSDH a également annoncé que 19 soldats syriens avaient été tués par des tirs de drones turcs sur un convoi militaire dans la province d’Idlib. Quelques heures plus tôt, les médias syriens déclaraient que trois drones turcs avait été abattus, alors que le régime indiquait fermer son espace aérien.

Depuis vendredi, 93 soldats syriens ont été tués dans des bombardements par la Turquie, dont au moins 45 dans des raids de représailles menés par des drones turcs, d’après l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Une possible rencontre Erdogan-Poutine dans la semaine

La mort de 33 soldats turcs, jeudi, dans une attaque attribuée au régime syrien a déstabilisé encore un peu plus la région, avec notamment l’ouverture par la Turquie de ses frontières avec l’Europe. L’armée turque affirme que les attaques menées depuis en représailles prenaient le nom de « l’opération Bouclier de printemps » et avaient pour but de « mettre fin aux massacres du régime et empêcher une vague migratoire ».

L’annonce de cette opération par les autorités turques s’est accompagnée de messages visant à déminer le terrain avec la Russie, allié indispensable de Damas dans la reconquête dans la province d’Idlib − mais également fournisseur d’équipement antiaérien à Ankara. Le ministre de la défense turc a dit que son pays n’avait « ni l’intention ni l’envie d’entrer dans une confrontation avec la Russie », tout en soulignant que la Turquie attendait de Moscou qu’il fasse pression sur Damas pour qu’il « stoppe ses attaques ».

Samedi, le président turc Erdogan avait durci le ton envers son homologue russe, Vladimir Poutine. Dans un entretien téléphonique vendredi, « j’ai dit à M. Poutine : Ôtez-vous de notre chemin. Laissez-nous seuls à seuls avec le régime », a affirmé M. Erdogan.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué dimanche qu’il « espérait » une rencontre entre MM. Erdogan et Poutine jeudi ou vendredi. « Ce sera sans aucun doute une rencontre difficile, mais les chefs d’Etat confirment leur volonté de régler la situation à Idlib. »

Dans ce contexte de tensions, le rédacteur en chef et trois collaborateurs en Turquie du média russe Sputnik, financé par le Kremlin, ont été interpellés par les autorités turques. Moscou a appelé Ankara à « intervenir et à assurer la sécurité des journalistes ».

Réunion des ministres de l’UE

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne doivent participer à une « réunion extraordinaire » cette semaine pour discuter de l’aggravation de la situation en Syrie, a annoncé dimanche le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Les combats en cours dans la province d’Idleb « constituent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales » avec pour corollaire une « terrible crise humaine » face à laquelle l’UE « doit redoubler d’efforts » et recourir à « tous les moyens dont elle dispose », a ajouté M. Borell dans son communiqué.

Le régime de Damas, appuyé par la Russie, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d’Idlib, ultime bastion rebelle et djihadiste en Syrie. Les combats y ont provoqué une nouvelle catastrophe humanitaire, s’ajoutant à la longue liste de drames dans ce conflit qui a fait plus de 380 000 morts depuis 2011. Selon l’ONU, l’offensive du régime à Idlib a fait près d’un million de déplacés.




"