Coronavirus au Japon : les JO de Tokyo menacés ?
Depuis plusieurs semaines, le Japon se débat face à une crise qui lui est tombée dessus avec la prise en charge forcée des passagers du navire de croisière Diamond Princess. Plus de 700 personnes ont été contaminées et des morts déplorés sur les 3 700 initialement à bord de ce navire fabriqué au Japon, mais battant pavillon britannique. Triste bilan qui interroge sur les capacités de gestion de crise de l'archipel, pourtant coutumier des désastres. Kentaro Iwata, spécialiste des maladies infectieuses de l'université de Kobe, rompu à intervenir face au choléra ou à la fièvre Ebola, n'en est pas revenu, quand il est monté à bord : « les règles basiques dans ce type de circonstances étaient totalement ignorées », a-t-il pesté dans une vidéo publiée en ligne, effacée depuis.
Ce fut le premier à tirer le signal d'alarme sur « l'absence de structure indépendante du pouvoir politique, autonome, dotée d'un pouvoir de décision » afin de traiter ces phénomènes sanitaires d'ampleur. Actuellement, tout se décide dans les couloirs des ministères, avec des fonctionnaires « qui ne sont pas formés pour cela », répète M. Iwata. Si l'alerte qu'il a lancée a permis d'améliorer la situation sur le bateau, c'était déjà la fin de la quarantaine et cela n'a pas empêché les bourdes : « 23 personnes sont sorties du paquebot alors qu'elles n'avaient pas passé le test », a reconnu penaud le ministre de la Santé, Katsunobu Kato. Il a fallu traquer les individus concernés et même redonner des consignes à tous les passagers débarqués après avoir été testés négatifs, car certains se sont finalement révélés malades quelques jours plus tard.