La presse turque et la déformation des vérités
Il y a deux semaines, Erdogan a déclaré que le lancement de l’opération militaire turque pour contrer les actions de l’armée syrienne contre les factions armées à Idlib n’était plus qu’une question de temps, avertissant de sa détermination à faire à tout prix de la zone frontalière un abri sûr.
Il utilise ainsi la presse turque qui lui est favorable pour justifier ses positions, en le présentant comme seul protecteur des opprimés, et défenseur des droits de l’homme. C’est ainsi que le principal conseiller d’Erdogan, Yassin Aqtaï, a accusé dans le journal Yani Chafaq l’armée russe de meurtres organisés des civils syriens, prétendant l’exode d’un million de personnes à Idlib, pour tenter de gagner le soutien des Turcs.
De son côté, le journaliste turc Zakaria Karson écrivant dans Yani Chafaq cite le nombre d’un million de morts et de 12 millions de déplacés, ces divergences dans les chiffres prouvant les mensonges du régime turc.
D’autre part, la presse d’Erdogan parle de l’utilisation d’armes chimiques, malgré la révélation par le journaliste américain Seymour Hersh dans le journal London Review Of Books de trafic de gaz sarin par des réseaux transitant par la Turquie, au su du chef des renseignements turcs, Hakan Fidan.
Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères avait demandé en décembre 2015 l’ouverture d’une enquête internationale sur les informations relatives au trafic de matières utilisées pour la production par la Turquie de gaz sarin exporté en Syrie.
Et la porte-parole du ministère Maria Zakharova avait demandé à la mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et aux Nations unies en Syrie d’enquêter sur le scandale qui avait éclaté en Turquie en 2013, lorsqu’un député de l’opposition au Parlement turc a découvert le trafic de composants indispensables à la fabrication du gaz sarin, envoyés par la Turquie à des combattants liés à al-Qaïda en Syrie.