Publié par CEMO Centre - Paris
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Abdelrahim Ali dans un entretien à Alexandre Del Valle: Les Frères musulmans et les organisations d'Al-Qaïda et Daech poursuivent le même objectif : construire un Califat islamique mondial

vendredi 28/février/2020 - 04:54
La Reference
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Si le général De Gaulle disait: "vers l'Orient compliqué, je vais avec des idées simples", on pourrait dire que les propagandistes de l'islam politique vont "vers l'Occident simple avec des idées d'islamisation compliquées". A l'aune d'une déjà longue série d'attentats meurtriers perpétrés par des jihadistes en France, et de la volonté de certains citoyens musulmans influencés par les Frères Musulmans de se détacher de la République, le président Emmanuel Macron a mesuré toute la dimension du problème du "séparatisme islamiste". Le programme de lutte contre l'islamisme ("frériste", "salafiste" ou turc) annoncé par le président lors de son discours de Mulhouse arrive très tard, même s'il "vaut mieux tard que jamais". L'idée de bâtir un "islam républicain", d'inscrire la laïcité dans le marbre constitutionnel et de bannir l'islamisme séparatiste et ses prédicateurs qui gangrènent les pays musulmans comme les "banlieues de l'islam" en Occident est salutaire, même si nombre d'observateurs avisés ont peu d'illusion sur la suite des opérations, tant les déclarations politiques sont rarement suivies d'effets. Afin d'y voir plus clair, Alexandre del Valle a rencontré les dirigeants du centre des études du Moyen Orient (CEMO), fondé il y a trois ans, par le député et patron de presse égyptien Abdelrahim Ali qu'il codirige avec l'islamologue Ahmed Youssef. Abdelrahim Ali a déjà commis de nombreux ouvrages sur les l'islam politique en général et les Frères musulmans en particulier*. Son expertise sur la question brûlante de la place de l'islam au sein de la République est pertinente. Voici l'intégrale de l'entretien accordé à Alexandre Del Valle 

 

 

 

Député du Parlement égyptien, PDG et Rédacteur en chef du grand quotidien égyptien Bawaba News et Président du Conseil d'administration du Centre des Études du Moyen-Orient (CEMO) à Paris, Abdelrahim Ali a très bien connu le président défunt Moubarak, décédé il y a quelques jours, combattu son successeur frère-musulman Mohamed Morsi, puis soutient l'actuel président Al-Sissi. Islamologue érudit et essayiste prolifique, Ali étudie l'islamisme radical depuis des décennies. Il est devenu l'un des meilleurs connaisseurs de cette Confrérie qu'il estime être la source du jihadisme et de l'islamisme politique. Il affirme dans ses ouvrages que la distinction très en vogue dans les pays occidentaux entre Frères musulmans, supposés "islamistes modérés", et les "terroristes islamistes", est une erreur d'analyse grave. Dans de nombreuses études documentées, il démontre que les Frères et les organisations terroristes telles que Daech et Al-Qaïda poursuivent le même objectif de long terme: faire renaître et étendre le Califat islamique pour dominer le monde entier. Il rappelle que toutes les factions islamistes armées ou terroristes et leurs différentes branches et scissions tirent leur source dans la pensée des Frères musulmans. Ali affirme qu'Erdogan fait partie intégrante de ce projet d'islamisation globale. Stupéfait que les Frères soient encore souvent perçus en Occident comme des "islamistes modérés" et qu'ils puissent y agir en toute liberté, Abdelrahim Ali avertit les sociétés européennes qu'elles paieront cher leur naïveté. Il assimile les appels d'Erdogan aux musulmans d'Europe à ne pas s'intégrer de véritable "déclaration de guerre contre la société européenne et occidentale en général"... Ali, qui adhère à un islam éclairé-soufi, est plus sévère dans sa lutte contre le "cancer islamiste" que nombre d'Occidentaux progressistes", souvent alliés aux islamistes par haine tiersmondiste envers un Occident qu'Ali est en revanche très fier d'aimer et d'admirer. 

 

 

 

ADV/ Vous travaillez depuis des décennies, en tant que chercheur, écrivain, penseur, chef d'une institution de recherche, patron de presse et député au Parlement égyptien, sur les dangers de l'idéologie totalitaire des Frères musulmans qui, selon vous, sont leur cœur et la principale source de l'islamisme. Le plus récent de vos livres traduit en français et publié chez L'Harmattan s'intitule Daech et l'Etat des Frères-musulmans. Sachant que la première lettre du terme DAECH désigne l'Etat (ou "Dawla"), le lien est-il évident pour vous entre les Frères et le djihadisme? Est-ce la raison du mot Etat?

 

 

 

Ali: Les Frères musulmans et les organisations d'Al-Qaïda et Daech (ou l'Etat islamique) poursuivent exactement le même objectif : construire un Califat islamique mondial, de gré ou de force et à tout prix. L'Etat islamique ou Al-Qaïda n'ont pas inventé ou même lancé ce projet, puisque des décennies plus tôt, ce fut la base-même de la doctrine des Frères-musulmans. En 1928, en effet, son fondateur, Hassan Al-Banna, grand-père de Tariq Ramadan, a développé ce projet totalitaire néo-califal destiné à conquérir le monde. L'idée est de construire un État islamique universel destiné à gouverner et donc à dominer le monde entier. Ce projet est toujours en vigueur, et son annulation n'a jamais été annoncée par les Frères musulmans. Cet objectif foncièrement totalitaire a inspiré (je dis bien) TOUS les penseurs de la Confrérie, sans exception, depuis sa création. Et il inspire toujours ses membres, même s'ils essaient souvent de le cacher tactiquement. Les écrits et références de la Confrérie parlent d'eux-mêmes. Je tiens à préciser que du point de vue d'un musulman modéré ou éclairé, l'idée d'un Etat islamique en soi n'est pas valable, car l'Islam au départ n'est pas venu pour établir un Etat mais plutôt une Oumma spirituelle et pour guider les gens vers la Vérité, le Bien, l'Amour, la Justice, l'Égalité et l'Humanité. Au contraire, le concept de l'Etat islamique-chariatique des islamistes est totalitaire et étranger aux principes de l'Islam bien compris en tant religion privée, d'une part, et il est bien sûr totalement opposé au principe d'Etat-nation qui a prévalu en Orient après que le Califat ait été aboli par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. En tant que musulman, je suis totalement opposé à un tel Etat califal qui détruirait les spécificités des Etats-nations, et je plaide au contraire en faveur d'un Etat sécularisé où musulmans, chrétiens, juifs et même athées peuvent cohabiter en harmonie selon une constitution qui définit les droits et les devoirs de chacun, même si la majorité est musulmane.

 

 

 

ADV/ Combattez-vous donc les théories christianophobes et judéophobes des islamistes qui, depuis des décennies, auraient aimé détruire des pyramides, assimilent le Pharaon au Mal absolu et accusent les juifs et même les Chrétiens égyptiens coptes d'être des "ennemis complotant" contre l'islam et l'Egypte?  

 

 

 

Je connais et déplore ces théories stupides et dangereuses. Je vais vous donner un exemple de ce que fait l'Egypte depuis qu’elle fait la guerre aux Frères musulmans et leur idéologie obscurantiste, anti-chrétienne et anti-juive à la fois. Non seulement le gouvernement égyptien a construit une nouvelle église dans chaque nouvelle ville à côté de la mosquée, mais aussi, il a récemment alloué trois millions d'euros pour restaurer la synagogue Eliyahu Hanabi  à Alexandrie, il y a à peine deux semaines, ce qui était inimaginable à l'époque de l'ancien président Mohamed Morsi. Il n’y a aucun doute que si la décision était entre les mains des islamistes, ils auraient voté sans hésiter pour détruire définitivement ces lieux de culte, pourtant hérités de nos  ancêtres. Ces juifs et chrétiens égyptiens sont pour moi des Egyptiens à part entière et méritent l'égalité et la même défense de la dignité et des droits privés. Je me souviens aussi d'une fatwa célèbre des Frères musulmans qui stipule, dans une rhétorique pleine de haine: « Il n'est pas permis de construire de telles choses...» Le mot « choses » ici, fait référence aux églises et synagogue qu’ils dédaignent même de mentionner par leur nom pour ne pas commettre de "péché", conformément à leur perception perverse de la charia. Je précise que l’auteur de cette fatwa n'est pas un jihadiste isolé, mais l'ancien Mufti des Frères musulmans, Muhammad Abdullah Al-Khatib, ce qui prouve le radicalisme de la Confrérie même depuis qu'elle prétend avoir "changé". Cette citation d'Al-Khatib, d'ailleurs resté à son poste jusqu'en 2013, a été reproduite dans le magazine Al-Da`wah, l'organe de la Confrérie à l'époque. 

 

 

 

ADV/ Revenons à l'influence de la Confrérie sur les djihadistes. Quelle est la réalité de la relation qui existe entre eux? Pensez-vous qu’elle est directe?

 

 

 

Ali: Oui, la relation est le plus souvent directe, mais si les liens sont aussi parfois indirects et fruits de l'influence idéologique des Frères. Je prouve dans mes ouvrages* que TOUTES les factions islamistes armées, les groupes terroristes de l’islam politique et leurs multiples branches, presque sans exception, tirent leur source dans les Frères musulmans: Al-Gamaa Al-Islamiya Al-Masriya, en Egypte, Al-Qaïda, le Hamas, ou encore Daech. Tous ces mouvements terroristes fondent leur idéologie et leurs actions sur les textes et la pensée des Frères musulmans. Citons par exemple les écrits de Sayyid Qutb, le père spirituel du soi-disant jihadisme, encore lu par tant d'islamistes jusqu'en Europe. Rappelons que la première branche islamiste armée fut créée en 1946, au sein des Frères! Elle était alors intitulée « branche spéciale », ou « section spéciale », selon les instructions du fondateur des Frères musulmans, Hassan Al-Banna. Cette organisation est l'ancêtre du terrorisme islamiste. Elle fit par exemple assassiner le Premier ministre de l'époque, Mahmoud Fahmy Al-Noqrashi, chef du parti Saadiste. Il a payé de sa vie le prix de son intention de dissoudre les Frères et leur milice. A travers cet événement fondateur, les Frères musulmans ont élaboré leur plan de "résistance" au pouvoir en place, jugé "mécréant-apostat", ceci par tous les moyens, de la ruse et de l'enseignement à la force brutale, l'objectif final étant la création d’un Etat islamique néo-Califal. Les moyens tactiques pour mettre en oeuvre cette stratégie sont quant à eux variables : l'infiltration des institutions, le rejet des piliers de la société civile, la propagation de l'idéologie fréro-salafiste (les Frères se réclament du salafisme dit "réformiste", salafiyya islahiyya), ou encore la force des armées...

 

 

 

ADV/ Existe-t-il une "marque de fabrique" des Frères musulmans pour propager leur idéologie?

 

 

 

Ali: Pour faire renaître l'Etat islamique mondial, les Frères ont toujours cru qu'il fallait d'abord désavouer-saper les fondements d'un Etat civil, ceci en contrôlant progressivement les institutions chargées d'éduquer les jeunes et de façonner leur vision du monde, dans tous les domaines (arts, littérature, associations, institutions de jeunesse, sports, syndicats, écoles, universités et lieux de culte). L'idée est clairement de démolir les fondements de l'Etat séculier, ou, chez vous "laïque", bref de délégitimer tout pouvoir non-théocratique. Le point de départ est souvent l’obligation faite aux femmes de porter le voile, puis la création d'écoles religieuses. Les Frères ont même théorisé dans les "50 commandements" de Hassan Al-Banna l'impératif de bannir et d'interdire le cinéma, la musique, bref, le contrôle des arts et de l'éducation en général, afin de concurrencer et casser les institutions de l'Etat. Bref, déposséder l'Etat-nation de ses propres prérogatives éducatives et civiques visant à faire vivre les citoyens en harmonie. Parmi les méthodes fréristes visant à "casser l'Etat civil", je mentionne souvent ce qui s'est passé en Egypte depuis des décennies: campagnes de déstabilisation et de diabolisation des intellectuels, journalistes ou politiques jugés "mauvais musulmans"; dénonciations de "complots contre l'islam", etc. Dans un registre plus violent, les Frères ont inauguré en premier les attaques contre les touristes dans le but de discréditer le pays et affaiblir son économie, sans oublier les attaques meurtrières contre les chrétiens-coptes qui ne datent pas de DAECH ou Al-Qaïda mais des groupes issus des Frères. Je veux souligner ici un fait d'une extrême importance : lorsque les groupes armés qui s'inspirent des Frères musulmans ciblaient les chrétiens égyptiens, les Juifs, les touristes, les policiers, tous "ennemis de l'islam", les Frères leur envoyaient en même temps des avocats pour les défendre et condamnaient avec une incroyable hypocrisie les assassinat, tout en ajoutant toujours un "mais".... et donc tout en justifiant les causes mêmes de ces attentats déplorés! Ces causes étaient par exemple "l'influence néfaste" du tourisme ou des chrétiens "complotant contre l'islam" ou apportant la "perversité"... Un double discours terrifiant.

 

 

 

ADV/ Finalement, cela nous rappelle beaucoup ce qui se passe aujourd'hui en Europe: à chaque attaque islamiste, la Confrérie condamne le terrorisme, mais en même temps, dist que si l'honneur et la réputation des musulmans n’avait pas été entachée par les "islamophobes occidentaux ", l'islamisme terroriste n'aurait pas existé...

 

 

 

Ali: Oui, je partage votre parallèle. En Europe, on a observé la même stratégie subversive ou de double discours, lorsque ces Fréristes ont condamné les attentats et se posent en musulmans "modérés" face aux jihadistes mais assortissent à chaque fois la condamnation de la violence d'un "mais" et d'une dénonciation de "l'islamophobie", ceci alors même que les musulmans sont en réalité très libres en Occident. Et comme en Egypte, ces ils condamnent officiellement les terroristes mais excluent toujours de remonter aux vraies causes idéologiques, bref ils condamnent le jihadisme tout en en justifiant dans le fond les mobiles des criminels...

 

 

 

ADV/ Le Recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, m'a souvent dit que l’on peut être un très bon musulman en étant un parfait patriote, sans exiger des lois d'exception, des nourritures hallal dans les cantines, et sans que le voile islamique soit une prescription pour les femmes. Bref, il plaide en faveur d'une vision privatisée, personnelle, de la foi, qui vient d'ailleurs d'être rappelée par le Président Emmanuel Macron à Mulhouse.

 

 

 

Ali: Je suis bien sûr en total accord sur ce point avec le Recteur Dalil Boubakeur. Il est évident pour moi, et cela devrait l'être pour tous les musulmans venus vivre en Europe, que si on accepte de faire partie de cette société française ou occidentale de façon générale, il faut jouer pleinement le jeu, être loyal envers ces sociétés, et par conséquent accepter totalement cette culture, sa civilisation, s’y intégrer et s'assimiler, ceci sans "mais", sans exceptions ou dérogations. Il est inacceptable de ne pas s'intégrer, de préférer vivre en ghetto, de refuser de s'assimiler sous prétexte que l'islam serait une identité politique séparée. C'est ça le "séparatisme" justement dénoncé par Emmanuel Macron. Je dis toujours à mes coreligionnaires musulmans vivant en Occident la chose suivante, et je le dis alors que je suis moi-même croyant: "Si tu as quitté l'Egypte, l'Algérie, la Tunisie, la Turquie, toi ou tes parents ou grands-parents, préférant vivre dans ces sociétés où tu as émigré, alors pourquoi vouloir faire de la France et de l'Europe une autre Algérie, une autre Turquie, une autre Egypte ?" Cette absence de loyauté vis-à-vis du pays d'accueil est inacceptable. Je leur répond : "si c'est cela que tu veux, il serait équitable de retourner dans ton pays pour vivre dans cette société-là que tu aimes au lieu de vouloir venir ici pour convertir les gens au style de vie qui tu aimes".

 

 

 

ADV/ Le président turc Recep Tayyip Erdoğan, nouveau héros des Frères-musulmans, a déclaré que l'intégration prônée dans les pays occidentaux et européens serait un "crime contre l'Humanité" et une marque de "racisme" et "d'islamophobie". Que lui répondez-vous ?

 

 

 

Ali: Rien d'étonnant à ce qu'Erdogan dise cela, puisqu'il fait partie intégrante du projet conquête mondiale des Frères-musulmans! Les Frères pensent que s'intégrer ou même s'assimiler, comme l'a préconisé à juste titre Emmanuel Macron, serait un "crime" en soi. Ceci est aberrant, mais assez logique de la part des Frères musulmans et du point de vue de leur doctrine islamiste-séparatiste. Nous devons donc répondre à Erdogan qu'il devrait savoir, par ses références religieuses, s'il est cohérent avec lui-même, qu'un musulman peut et doit s'intégrer dans les sociétés dans lesquelles il vit. S’intégrer ne veut pas dire se fondre, car l’intégration est une chose et la fonte en est une autre. Il ne faut pas rester sans riposte rhétorique et théologique face à cette propagande très dangereuse qui vise à séparer les musulmans du reste de la communauté nationale. Il faut rééduquer les musulmans intoxiqués par cette idée en leur rappelant que l'on peut même se référer à l'exemple du Prophète Muhammad qui, lorsqu'il émigra à Médine, au début, s'intégra si rapidement et pleinement aux locaux que certains visiteurs ne savaient pas que c’était lui le Prophète ! Il s'habillait comme eux et s'assimilait jusqu'à abandonner ses coutumes, vêtements et modes de vie mecquois. Pour démontrer qu'Erdogan ne dit que des bêtises en favorisant un séparatisme victimaire pour diffuser un Islam extrémiste, rappelons que la célèbre "Charte de Médine" de Mahomet rendait égaux tous les citoyens de la ville: musulmans, juifs, chrétiens (au moins avant les conflits politiques avec les juifs qui se sont produits plus tard, NDLR). J'irai même jusqu'à dire que si le Prophète "revenait" vivre dans notre époque, il serait sûrement habillé à la mode de Christian Dior, chaussé par Louis Vuitton, avec une cravate Hermès! Et surtout, il ne combattrait pas violemment pour propager l'Islam, mais utiliserait la dialectique de Hegel et la langue française pour persuader les Français d'embrasser sa spiritualité. Le "vrai jihad" pour moi, qui est le contraire du jihad violent des terroristes, c'est s'intégrer, jouer le jeu, être loyal, respecter les lois du pays où l'on vit ou émigre. 

 

 

 

ADV/ Mahomet inviterait-il à accepter la laïcité? cela paraît original! 

 

 

 

ALI: L'Islam n'est pas figé pour moi, et la spiritualité prime sur la politique, dont elle doit être séparée. Je dis souvent aux musulmans: "Si vous voulez vivre en France, vous devez être laïcs, et si cela ne vous plaît pas, ok, rentrez chez vous." J'affirme en effet qu'un musulman croyant peut et doit accepter la laïcité. Ceci est valable pour les croyants de toute religion, d'ailleurs - comme l'a dit Macron - pour tous ceux qui auraient un problème avec la laïcité et les lois de la République française qui ne sont pas négociables. Il est faux de dire qu'un musulman ne peut pas s'intégrer à des lois non musulmanes. S'il a une foi saine, privée, non politisée, il peut la vivre sans réclamer d'exceptions juridiques et communautaristes et sans ennuyer personne et vivre de la sorte en harmonie avec des lois en vigueur non-musulmanes, avant tout laïques, donc faites pour faire vivre ensemble croyants ou non croyants de toute religion. Le gouvernement français a été jusqu'à maintenant bien trop laxiste. Il devrait expulser sans remords tous les gens qui veulent appliquer la Charia en France et/ou refusent la Laïcité et les lois républicaines. Ces musulmans manipulés par les Fréristes doivent comprendre que la constitution et les lois laïques elles-mêmes sont un bienfait pour eux et leur foi, car les lois des pays démocratiques sont protectrices de la foi de chacun, la laïcité étant à distance égale de toutes les religions. Même un musulman y a un intérêt, s'il n'a pas une vision politique et fanatique de sa religion, et s'il est éduqué par des personnes éclairées.  

 

 

 

ADV: Que répondez-vous aux Frères qui prétendent accepter une forme de laïcité qui passerait par l'acceptation, de la part de l'Etat, d"adaptations partielles de lois et règles au profit d'une "charià de minorité"?

 

 

 

Ali: Ceci est aberrant et surtout faux! L'islam lui-même, dans sa version non politisée éclairée, garantit que chacun est libre de choisir sa religion, et il faut rappeler à ces musulmans manipulés qu'en France, personne ne les empêche de construire des mosquées; qu'il n'y a pas de "persécutions" religieuses des musulmans ou d'"islamophobie" et encore moins de "racisme d'Etat". J'ajoute que d'un point de vue musulman éclairé, l'Etat français devrait carrément interdire de laisser dire par des imams fréristes ou autres islamistes salafistes dans les mosquées que les autres religions ne sont pas bien ou que les musulmans sont "supérieurs" aux autres croyants ou non-croyants.  

 

 

 

ADV: Dans vos écrits, on retrouve presque mot pour mot les idées formulées à Mulhouse par Emmanuel Macron sur l'islam et le danger du "séparatisme islamiste".

 

 

 

Ali: Oui, nous devons dire que tout ce que le président Macron a dit récemment est juste, mais arrive assez tard. Le discours de Macron intervient après les avertissements émis par le Centre des Études du Moyen Orient (CEMO) et les personnes qui combattent les Frères musulmans depuis longtemps. Il arrive à un moment critique, car nous étions sur le point de voir en France de véritables forces armées séparatistes islamistes, et ce, après des années d'attaques djihadistes résultant de la propagation en France de l'idéologie destructrice des Frères. Malheureusement, cette pensée est depuis longtemps tolérée. La prise de conscience du président Macron n'est pas venue par hasard: elle est venue après que le président islamiste turc Erdogan, qui soutient les Frères musulmans, ait ordonné à ses citoyens turcs qui vivent en France de se retourner contre la France et ses valeurs et les valeurs de l'Occident, quelques mois après qu'Ankara ait refusé de participer à un projet d'enseignements visant à reformuler l'Islam en France selon les valeurs républicaines. Nous, au CEMO, avons averti il y a trois ans les autorités françaises et Macron lui-même du danger représenté par la stratégie séparatiste de la Confrérie et de ses alliés protecteurs et parrains  majeurs, la Turquie d'Erdogan et le Qatar. Aujourd'hui, je salue le fait que le président Macron défend l'Etat français contre les islamistes, les Frères musulmans et les institutions turques hostiles à la laïcité française et à la République. Nous n'avons pas seulement averti l'Etat français, mais les musulmans eux-mêmes, qui sont retenus en otage par des extrémistes. Dans tous mes écrits et mes actions, je déplore le fait que les Frères musulmans incitent les musulmans européens à haïr les pays dans lesquels ils vivent et où ils sont nés, en réduisant l'Occident à l'alcool, à la nudité, à l'homosexualité, à la "perversion" ou à la corruption des moeurs et à l'injustice. Ils ont réussi à persuader des musulmans faibles ou ignorants qui vivent ici que s'intégrer aux valeurs européennes laïque signifie devenir "immoral", "anti-islamique" et donc "apostat". Ils ne disent jamais que l'Occident signifie aussi science, culture, histoire, droits humains, droits de la femme, arts, liberté, dignité humaine, égalité des races et des religions et philosophie. Ils ont complètement diabolisé l'Occident réduit à un "bloc du Mal" absolu aux yeux des musulmans influencés par leur discours de sape. Mais moi, je réponds toujours aux musulmans venus vivre ici et qui pensent cela: "si l'Occident est le diable, alors pourquoi traverser la mer pour s'installer chez le diable?" 

 

 

 

Del Valle: Est-il possible de combattre les Frères musulmans, en Egypte comme en Europe, et de réduire leur influence à long terme ? Comment y parvenir ?

 

 

 

Ali: N'oubliez pas que les Frères musulmans existent depuis 90 ans, près d'un siècle. Leur impact n'a cessé de croître au fil des décennies d’entrisme et d'infiltration. Leurs idées vénéneuses ont impregné les conscience de générations entières qui ont cru qu'il s'agissait là du "vrai islam". Les écoles, les livres, les conférences, les partis politiques, médias et associations contrôlés ou infiltrés par les Frères ont littéralement "contaminé", tel un virus, des millions de jeunes musulmans. Je déplore dans mes écrits qu'en Egypte comme en France, l'Etat a été vaincu par cette stratégie d'entrisme car il a un temps abandonné aux islamistes l'éducation, le culturel, l'enseignement, le terrain social et sportif. Dans les banlieues en perdition, l'Etat a même abandonné le domaine régalien de la sécurité en livrant les habitants à eux-mêmes, aux caïds et aux islamistes très contents du vide laissé. Pour débarrasser la société égyptienne de 90 ans de mauvaises idées, c'est donc très long et donc difficile. La France et les pays occidentaux, qui ont laissé faire les Frères musulmans et d'autres islamistes "séparatistes" dans nombre de zones, doivent faire face au même problème. Ils doivent s'inspirer de nos analyses et expériences. Hélas, nombre de musulmans en Egypte qui ont été influencés sans le savoir par les Frères ont encore du mal à distinguer entre une idée due à "l'islam vrai" ou à celui, politique, des Frères musulmans. On va devoir œuvrer encore des années à faire comprendre tout cela aux jeunes générations que l'on doit désintoxiquer, en Egypte comme en France d'ailleurs, donc partout où les Frères ont eu une emprise sur des communautés musulmanes. Je suis tout de même optimiste: aujourd'hui, en Egypte, grâce à la prise de conscience, fruit notamment de notre travail d'information, très peu d'Egyptiens sont encore favorables aux Frères et à leur gouvernance, qui a été catastrophique et liberticide sous l'ex-président Morsi.

 

 

 

ADV: Avez-vous eu un impact sur le gouvernement égyptien à l'époque de l'ancien président Hosni Moubarak et depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah El-Sissi dans le sens d'une prise de conscience de la dangerosité des Frères musulmans  ?

 

 

 

Ali: J'ai beaucoup combattu, sous le règne du président Moubarak, qui vient juste de mourir, les idées et les tentatives de ce groupe de contrôler les institutions de la société civile en Egypte . Il est évident que l'État sous Moubarak était plus indulgent face aux Frères musulmans qui contrôlaient des partis politiques, des structures syndicales et associations sociales très influentes et par conséquent dangereuses. J’ai œuvré à cela avec d'autres penseurs égyptiens conscients du danger. Je ne suis pas le seul, mais il est clair que mes ouvrages dédiés à la lutte contre ce poison et au rapprochement entre les civilisations ont compté.  

 

 

 

ADV: Revenons à Erdogan, cet homme politique frériste qui aspire au retour de l'Empire ottoman, hostile à l'Occident et aux Arabes qui a beaucoup de succès en France et ailleurs en Europe auprès des musulmans. Pourquoi ?

 

 

 

Ali: Vous avez raison de dire qu'Erdogan est très actif en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Belgique et en Suède, et pas seulement dans les pays arabes ou maghrébins et africains. Le président turc est devenu célèbre pour plusieurs raisons: il a été notamment soutenu et loué partout par les Frères musulmans qui lui ont fait une publicité extraordinaire tel un véritable "néo-sultan" chef politique et héros des musulmans du monde entier poussé à haïr l'Occident. Mais son succès auprès des Frères, qui sont obsédés par l'idée de rétablir le Califat islamique "perdu" (aboli par Atätürk en 1924 au nom d'une laïcité combattue pour cette raison par les Frères) est dû surtout au fait qu'Erdogan est comme eux nostalgique de l'empire ottoman, du Sultanat, du Califat, une époque passée, rétrograde, où la religion était mélangée à la politique et où la Charia rrégnait en source absolue des lois politiques.

 

 

 

ADV: justement, existe-t-il un plan global des Frères musulmans qui ferait du président turc Recep Tayyip Erdogan le nouveau Calife des musulmans dans le cadre du plan de restauration du Califat? Est-il possible de s'appuyer sur le fait que l'autorité suprême de la Confrérie, Youssef Al-Qardaoui, ait déclaré qu'Erdogan est le meilleur candidat possible pour le poste de calife?

 

 

 

Ali: Il existe en effet un réel "Plan néo-califal global", transnational, totalitaire, ourdi par la pensée, les textes, les actions et leaders des Frères musulmans. Dans ce contexte, l'on peut dire que l'alliance entre Erdogan et la Confrérie est cruciale. Cette alliance turco-ottomano-frériste passe aussi par une coopération, partout en Europe et dans le monde entier, entre le Milli Görüs, la grande organisation islamiste turque dont est issu Erdogan, et les Frères musulmans arabes et européens. Il est clair que le Milli Görüs créé dans les années 1970 par l'ancien mentor d'Erdogan, Necmettin Erbakan, est le résultat direct de l'influence des Frères-musulmans, créés en 1928 en Egypte. Cet islamisme "à la turque" paraît différer des Frères, quant à eux d'origine égypto-arabe, mais en réalité, si le Milli Görüs n'a pas semblé être au départ une émanation pure des Frères, c'est seulement parce que pour les Turcs, il était difficile d'avouer qu'une organisation islamique turque ayant des prétentions de gouvernance pouvait émaner d'une organisation égyptienne-arabe. Donc les islamistes turcs influencés par les Frères musulmans, avec à leur tête Necmettin Erbakan, ont créé leur propre organisation. C'est de cette matrice que sont nés les partis politiques turcs qui ont participé aux gouvernements dans les années 1990 et qui ont pris le pouvoir avec Erdogan en novembre 2002 avec l'AKP, émanation du Milli Görüs. Une fois le pouvoir consolidé, Erdogan a littéralement "annexé" le Milli Görüs et ses émanations européennes afin de répandre l'idéologie islamiste via le réseau d'ambassades et consulats turcs (DITIB), liés au ministère turc de la religion (Diyanet), ceci notamment pour chapeauter en Europe les communautés musulmanes et mosquées turques. Depuis Erdogan, la Confrérie des Frères musulmans et l'islamisme turc comme le Milli Görüs et autres confréries turques islamistes travaillent en quasi fusion. L'Allemagne et l'Alsace sont à cet égard de très bons exemples. Pour vous montrer à quel point les Frères ont eu une réelle influence sur le Milli Görüs et son fondateur-leader historique Erbakan, rappelons que lors de l'enterrement de ce dernier, une vaste délégation des plus hautes autorités des Frères au niveau mondial est venue en Turquie, à commencer par le leader du frérisme tunisien, Rachid Ghannouchi, le leader spirituel des Frères, Youssouf Al-Qardaoui, et même le Guide suprême de la Confrérie de l'époque...

 

 

 

ADV: Comment pouvons-nous interdire les Frères, comme le suggère Macron, si leurs membres pratiquent un double discours et nient souvent leur appartenance?

 

 

 

Ali: Pour les débusquer, je pense que nous devons d'abord appliquer des lois qui interdisent les idées et doctrines politiques haineuses et violentes ou celles qui ne respectent pas la Constitution républicaine, puis tarir l'argent qui les alimente et qui provient de la manne du Hallal et des dons extérieurs (Qatar, etc.). Si nous contrôlons les mosquées afin que l'idéologie des Frères n'y soit pas enseignée; si nous surveillons étroitement les écoles pour empêcher l'enseignement de leurs idées, et si nous formons mieux les imams en France en leur enseignant l'histoire, les us et  coutumes, les traditions de l'Etat français, ses lois et ses valeurs, nous pouvons gagner cette bataille pour restaurer les âmes et libérer "les territoires perdus". Je voudrais ajouter que nous pouvons aider (avec notre Think tank le CEMO) les habitants des banlieues à mieux s'intégrer et à les protéger de l'influence des fanatiques. Nous devons mener une véritable révolution culturelle pour corriger tout ce qui se dit dans la pensée des Frères et ainsi protéger les banlieues des islamistes. Le CEMO proposera bientôt un Grand projet de relance de la pensée islamique réformiste (depuis Mohammed Abdou jusqu'à maintenant) qui va être une vraie réponse théologique et doctrinale constructive à l'islamisme politique des Frères. On peut en effet prouver qu’un islam moderne est possible. Nous lancerons en avril 2020 la première publication en arabe et au mois de juin en français. Le premier numéro de notre revue sera intitulé "La non-opposition entre laïcité et islam". Car c'est cela le centre du combat doctrinal et cultuel face aux Frères qui tentent  de prouver le contraire pour opposer musulmans et non-musulmans.

 

Notre mission est aussi de dialoguer avec l'Occident. Apporter aux autorités d'Occident notre expérience sur la dangerosité de cette Confrérie. Fruits de longues années d'études, nos préconisations, informations et recherches approfondies et documentées ont pour objectif d'avertir les dirigeants européens que s'ils continuent à agir de façon laxiste vis-à-vis des islamistes radicaux, ils vont le payer un jour très cher. Leur intérêt est d'écouter des musulmans éclairés qui connaissent l'histoire et les techniques d'entrisme et de propagande des Frères. De grâce, écoutez notre expérience avant qu'il ne soit trop tard, car le monde arabe a été plongé dans un bain de sang en conséquence du développement du virus islamiste des Frères musulmans. Ne croyez pas leur discours mensongers lorsqu'ils prétendent être devenus "modérés" ou représenter le "véritable islam".

 

 

 

ADV : Le parti Les Républicains, dont le sénateur Bruno Retailleau que vous avez rencontré (très lucide sur l'islamisme) semble combattre cette menace globale. Avez-vous conseillé ou rencontré ses dirigeants? Plus généralement, d'autres dirigeants français peuvent-ils apprendre de votre expérience?  

 

 

 

Ali: Je suis bien sûr à 100% d'accord avec le sénateur Bruno Retailleau que j'ai d'ailleurs eu plaisir de  rencontrer en 2018 (voir photo ndlr). Il est d'ailleurs cité en référence dans le discours de Emmanuel Macron sur le "séparatisme islamiste" aux côtés du général Soubelet, également très lucide. Dans nos ouvrages respectifs, lui et moi avons dit les mêmes choses sur les Frères musulmans. Je précise qu'au CEMO, j'ai rencontré aussi l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy et actuel député européen Brice Hortefeux, figure de l'ex-UMP et des LR. Il s'agit de ma famille politique de référence, celle du regretté et illustre Charles De Gaulle. J'ai aussi rencontré le socialiste Rolland Dumas, ex-ministre de François Mitterrand et tant d'autres, puis d'illustres chercheurs comme le grand reporter du Figaro et spécialiste du Moyen-Orient, Georges Malbrunot, son co-auteur Christian Chesnot, mais aussi Christian Mallard, Jacques Godefrain, le grand général français M. Bresse, ex-président de la fondation Napoléon, ou encore le pasqualien-gaulliste Jean-Charles Marchiani, sans oublier François Grosdidier.

 

 

 

ADV: Alors pourquoi la presse française vous a-t-elle décrit comme un ami de Marine Le Pen ? L'avez-vous rencontré? Vous pouvez conseiller tout le monde, de la droite au Gouvernement ?

 

 

 

Ali: Oui, je peux aussi bien parler avec Bruno Retailleau, Brice Hortefeux et Rolland Dumas qu'avec Mme Le Pen, ou même Emmanuel Macron que je serais ravi de rencontre pour lui faire part de mon expérience. Je préfère les LR, bien sûr, ma famille de pensée la plus proche, mais je précise qu'il faut dialoguer avec tous ceux qui veulent lutter raisonnablement contre cette menace globale et commune que sont les islamistes radicaux. Si j'assume avoir rencontré une seule fois Marine Le Pen, dans le cadre d'un évènement à l'Assemblée Nationale qui n'était même pas un évènement du RN, la presse française a été assez mal intentionnée en n'évoquant que cette rencontre, sans jamais mentionner les dizaines d'autres avec des figures politiques précitées plus main Stream. Pareil pour les accusations de "complotisme antisioniste": il n'y a rien d'honnête dans ces positions qui me sont attribuées sur certains sites internet. Je ne suis ni complotiste ni anti-juif, comme je l'ai dit plus haut. Mes ennemis ont fait exprès de mal traduire des propos qui me sont attribués et hors contexte. Mon pays a un traité de paix avec l'Etat d'Israël, ce que je n'ai jamais remis en question. Je suis certes opposé au plan de paix - selon moi "bancale" - proposé par Donald Trump et ses amis du Likoud israélien, car je veux une solution viable pour deux Etats en paix sur les bases des résolutions de l'ONU de 1967. Cela ne fait pas de moi un antijuif ou même pas un anti-israélien, car les Israéliens eux-mêmes, s'ils réfléchissent intelligemment et s'ils ne se laissent pas piéger par les extrémistes de droite et religieux de leur camp, ont tout intérêt à une paix raisonnable à long terme, sinon ils donnent des arguments au Hamas et autres terroristes que je combat et qui sont issus des Frères musulmans. Et je répète qu'au parlement égyptien, mon parti politique et moi-même et la majorité de l'Assemblée nationale avons été très fiers de voter la reconstruction d'une ancienne synagogue que les islamistes aimeraient détruire définitivement. Je vois dans cette tentative de diabolisation de ma personne la marque des forces anti-occidentales fréristes ou de leurs alliés de l'extrême gauche pro-islamiste qui discréditent leurs adversaires au lieu de susciter des débats honnêtes. Il suffit de voir qu'ils accusent même la journaliste de Charlie Hebdo, Zineb, Marocaine de gauche, d'être "l'héroïne d'extrême droite" et d'autres musulmans comme Boualem Sansal ou Kamel Daoud et Sifaoui d'être "islamophobes"! Il ne faut pas se laisser impressionner. Je continuerai de défendre la démocratie française que j'aime et l'Occident, notre allié, face à ses ennemis islamistes totalitaires protégés par Doha et Ankara notamment...

 

 

 

*Abderahim Ali a notamment publié en France, aux éditions L'Harmattan: Daech, l'Administration des cartes dans un monde bouleversé; et L'Etat des Frères musulmans

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