Coronavirus: l'Italie prépare de nouvelles mesures après deux décès
L'Italie prépare de nouvelles mesures après l'annonce samedi d'un deuxième décès et de plus de 50 cas de contamination au coronavirus dans le nord du pays, où une dizaine de villes ont fermé les lieux publics pour contenir la maladie et rassurer les habitants.
Ecoles, églises, salles de sport, bibliothèques fermées. Codogno (à 60 km au sud de Milan), la première localité à avoir fermé des lieux publics après l'annonce de premiers cas vendredi soir, ressemblait à une ville morte samedi.
Dans ce que les autorités ont désigné comme "l'épicentre du foyer", Codogno - 15.000 habitants - le photographe de l'AFP a vu des rues désertes, et "des gens en voiture qui cherchaient un magasin ouvert".
Alberto, un habitant de 68 ans, évoque un silence "ouaté". Il n'a pas trouvé de masques, "la pharmacie est en rupture de stocks" alors il prend ses précautions, dit-il à l'agence Agi. "Quand je rencontre quelqu'un je garde mes distances, sinon je fais un détour pour ne croiser personne".
Dans le village voisin de Casalpusterlengo, un panneau lumineux en lettres oranges indique: "Coronavirus, la population est invitée à rester chez elle, par mesure de précaution" mais il n'y a presque personne pour le lire.
Après l'annonce de deux décès dans la nuit et face à la multiplication soudaine des cas de contamination chiffrés à une cinquantaine (39 en Lombardie, 12 en Vénétie et un à Turin qui a été en contact avec les contaminés de Lombardie), le chef du gouvernement Giuseppe Conte s'est enfermé pendant des heures avec le chef de la protection civile pour étudier de nouvelles mesures.
Les deux premiers cas mortels d'Italiens -- et européens -- sont une femme de 77 ans, habitant dans la zone de Codogno, en Lombardie, et un maçon retraité de 78 ans résidant d'un petit village de Vénétie.
Attilio Fontana, le président de Lombardie, a dit lors d'une conférence de presse être "en attente d'une décision du gouvernement pour l'utilisation d'au moins une des deux structures militaires à Baggio ou Piacenza" pour y placer en quarantaine des personnes à risque.
Selon l'adjoint régional à la Santé Giulio Gallera, il est "de plus en plus clair" que les cas de contamination sont tous liés à un homme de 38 ans, "le patient 1", hospitalisé en soins intensifs depuis mercredi à Codogno, près de Lodi.
Même si la zone de Lodi est le point de démarrage, on ne sait pas auprès de qui cet homme, cadre de la multinationale Unilever, a contracté la maladie. Il pourrait avoir été infecté, selon les médias, par un ami avec lequel il a dîné plusieurs fois au restaurant, rentré de Chine en janvier.
Les autres cas sont des personnes qui ont été en contact avec le "patient 1" directement comme sa femme enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il faisait du sport et trois habitués d'un bar local ainsi que des médecins, aide-soignants, et des patients de l'hôpital de Codogno qui ont à leur tour infecté leur entourage.
- Défilés de carnaval annulés -
Les mesures de semi-confinement touchent une dizaine de villes de Lombardie. Même les défilés de carnaval ont été annulés.
Au total plus de 50.000 habitants ont été priés de rester chez eux autant que possible, et d'éviter les lieux clos.
A Codogno, samedi, deux pharmacies, une boulangerie, une rôtisserie et un magasin d'électronique avaient bravé les consignes tandis que de rares passants circulaient à vélo ou à pied avec souvent un masque sur la bouche, a constaté le photographe de l'AFP.