Libye: Si les pourparlers échouent, Haftar s'opposera à «l'envahisseur turc»
L'homme fort de l'Est de
la Libye, le maréchal Haftar, a assuré vendredi qu'il s'opposerait
militairement «aux envahisseurs turcs»,
Ankara soutenant le gouvernement de Tripoli, si les pourparlers inter-libyens
visant à établir un cessez-le-feu durable échouent.
«Si
les négociations à Genève ne débouchent pas sur la paix et la sécurité dans
notre pays, que les mercenaires ne repartent pas d'où ils viennent, alors les
forces armées (de Khalifa Haftar) rempliront leur devoir constitutionnel (...)
de défense face aux envahisseurs turco-ottomans», a-t-il déclaré à l'agence
de presse russe Ria Novosti.
Le maréchal était en
visite à Moscou selon l'agence, la Russie étant largement considérée, malgré
ses dénégations, comme l'un des principaux soutiens de M. Haftar dans son
conflit armé avec les troupes du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) de
Fayez al-Sarraj.
La Turquie du président
Recep Tayyip Erdogan soutient, elle, M. Sarraj, avec lequel elle a signé en
novembre 2019 des accords de coopération militaire, sécuritaire et maritime.
Les deux hommes se sont vus à Istanbul jeudi.
M. Haftar a accusé les
deux hommes de ne pas respecter les engagements issus d'une conférence
internationale en début d'année à Berlin, lors de laquelle la communauté
internationale s'est engagée à ne pas s'ingérer dans le conflit libyen. «Notre
patience atteint ses limites», a-t-il souligné.
Pour lui, les pourparlers
de Genève ne pourront aboutir qu'en cas de «retrait
des mercenaires syriens et turcs, la fin des livraisons d'armes de la Turquie à
Tripoli, et la liquidation des groupes terroristes».
L'émissaire de l'ONU pour
la Libye, Ghassan Salamé a jugé que la mise en place d'un cessez-le-feu durable
était une mission «très difficile» mais «pas
impossible».