L’unité d’exécution des barrages: l’outil du Qatar et des Frères pour contrôler les eaux du Soudan

Mohammad Abdel Ghaffar

Le régime de l’ex-président Omar al-Bachir avait mis les ressources en eau de son pays au service d’autres pays et à leur tête le Qatar.

Notons que la part du Soudan dans les eaux du Nil selon l’accord de 1959 est d’environ 18,5 milliards de mètres cubes par an.

Par ailleurs, le volume moyen annuel des eaux de pluie est de 400 milliards de mètres cubes, tandis que celui des eaux souterraines est d’environ 4,2 milliards de mètres cubes.

Or, le régime d’al-Bachir avait donné aux Frères musulmans ainsi qu’au Qatar et à la Turquie lecontrôle des ressources en eau, et cela en fondant l’Unité d’exécution des barrages, par le décret numéro 217 de 2005. L’Unité était gérée par une haute commission politique présidée par al-Bachir et son premier adjoint, et qui avait pour membres les ministères de la Justice, de l’Irrigation, des Finances, des Affaires étrangères, de l’Agriculture et de l’Energie.

Et des membres des Frères musulmans ont été employés dans cette Unité pour faciliter la coopération avec le Qatar, qui est ainsi intervenu sous couvert de projets caritatifs et d’investissement, Qatar Charity ayant construit des stations d’épuration dans divers gouvernorats soudanais.

Et après la révolution soudanaise et la fin du régime des Frères, le Conseil militaire a œuvré à débarrasser le pays de l’organisation des Frères, et en février 2020, le ministère de l’Irrigation et des ressources en eau a licencié 48 employés de l’Unité d’exécution des barrages, appartenant tous au groupe des Frères, dans le cadre d’une restructuration de l’Unité approuvée par le Conseil des ministres.