Publié par CEMO Centre - Paris
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Retraites : l'examen de la réforme vire au blocage à l'Assemblée

mercredi 19/février/2020 - 09:11
La Reference
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Au troisième jour des débats ce mercredi, les rappels au règlement et suspensions se succédaient dans une grande tension.

Les jours se suivent et se ressemblent à l'Assemblée nationale : au troisième jour des débats sur l'examen de la réforme des retraites ce mercredi, les rappels au règlement et suspensions se sont succédé dans une grande tension, empêchant toute avancée des travaux sur les milliers d'amendements. 

Dès l'ouverture de la séance à 15 heures, le ton a été donné avec des rappels au règlement de LR, réclamant des éclairages sur le financement de la réforme, et de la gauche dénonçant les règles en vigueur pour l'examen des 41 000 amendements. 

Dans une atmosphère houleuse, les trois groupes de gauche - PS, PCF et LFI - ont contesté les mesures prises la veille en conférence des présidents de l'Assemblée pour quadriller le débat, prévoyant notamment un seul orateur sur les amendements identiques. 

Pour la gauche, il est en particulier inacceptable que des amendements placés à différents endroits du texte tombent au motif qu'ils auraient le même objet. "C'est grave ce qui se passe", a lancé Sébastien Jumel (PCF), y voyant "une nouvelle arme pour museler le Parlement". 

Au perchoir, Richard Ferrand (LREM) a défendu l'application d'une "règle constante" et exclu toute nouvelle conférence des présidents au motif que "les humeurs changeraient". Le patron de LR Christian Jacob est lui aussi intervenu, affirmant qu'avec une telle règle "on arrive à quelque chose de ridicule". Plusieurs suspensions de séance ont suivi, entrecoupées de l'examen d'une poignée d'amendements, rappelant la paralysie de juillet 2018 lors de l'examen du projet de révision constitutionnelle, victime collatérale de l'affaire Benalla. 

Les communistes, qui ont demandé comme la veille une vérification du quorum, ont vite épuisé leur quota de suspensions et ont donc demandé... un vote pour interrompre momentanément les travaux. Et lors d'une des multiples pauses, à la veille d'une nouvelle journée inter-professionelle de mobilisation, plusieurs insoumis et communistes ont entonné le chant des gilets jaunes, "On est là". 

"Concours Lépine de l'obstruction"

"Quelle image donnons-nous de nos travaux ? C'est de l'antiparlementarisme de base", s'est offusqué le corapporteur Nicolas Turquois (MoDem), applaudi debout par la majorité, tandis que le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski plaidait pour en revenir au débat. 

Sur Twitter, des élus disaient leur "honte" que l'Assemblée "se transforme en cirque" ou déploraient " un concours Lépine de l'obstruction désolant". La veille déjà, certains s'étaient dits "consternés", dénonçant des "manoeuvres dilatoires" des différentes oppositions.

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