Après l’assassinat d'Al-Rimi, Al-Qaïda planifie de s’infiltrer furtivement au Yémen
À la fin de la semaine dernière, le président américain Donald Trump a annoncé le meurtre de Qasim al-Rimi, le chef d'Al-Qaïda au Yémen, lors d'une frappe aérienne par un drone américain, affirmant que son assassinat était un coup dur pour le groupe terroriste.
Bien que sa mort gênera certainement Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) pendant un certain temps, on ne s'attend pas à ce que « l'absence d'Al-Rimi entraîne la disparition de l'organisation terroriste ou l'empêche de planifier et de mener des attaques terroristes.
La « démolition de l’espionnage ».
L'assassinat de Qasim Al-Rimi indique la présence d'une infiltration externe à des niveaux très élevés au sein d'Al-Qaïda au Yémen. C’est d’ailleurs ce qui a permis à une source sure (selon l'expression de responsables américains) de révéler où se trouve le chef d'al-Qaïda qui était alors en direction de Wadi Ubaidah à Maarib dans le centre du Yémen. Cette source aurait communiqué à la CIA du lieu de pêche de l’homme dont le Département d'Etat américain 10 millions de dollars de caution pour le retrouver.
L'assassinat d'Al-Rimi révèle aussi l'échec des pratiques de sécurité et de renseignement adoptées par l'organisation au cours de la période écoulée, en particulier en ce qui concerne les récompenses faites aux espions et le contre-espionnage, deux astuces très bien maitrisées par l'organisation au cours de la dernière période. Elles étaient d’ailleurs effectuées sous la supervision Qasim al-Rimi, sous la dénomination de :« démolition de l’espionnage ».
À l'époque d'al-Rimi, l'organisation a pu dévoiler une cellule d'espionnage parmi ses membres chargés de planter des toboggans et de placer des explosifs pour des dirigeants éminents de l'organisation tels que Nasser al-Wahishi, Nasr al-Ansi, etc., et de diffuser des scènes d'exécution d'espions dans la série de « démolition de l’espionnage ».
La récente opération illustre la détérioration continue de la situation d'Al-Qaïda au Yémen au cours des dernières années, en particulier après le meurtre d'un certain nombre de ses dirigeants et d'éminents responsables médiatiques, le niveau de menace de l'organisation ayant diminué au cours des dernières années, selon des estimations américaines.
Le chef d'Al-Qaïda au Yémen assassiné, et quoi après ?
Un certain nombre d’organismes américains officiels, dirigés par les « services de renseignement », confirment qu'Al-Qaïda dans la péninsule arabique est toujours en mesure de planifier et de mener des attaques terroristes contre les États-Unis et les pays occidentaux, pour la simple raison que, bien que l'organisation soit au sommet de ses faiblesses, elle avait réussi à planifier et à mettre en œuvre l'attaque terroriste à la Base aéronavale de Pensacola fin 2019, malgré les mesures de sécurité strictes utilisées dans les bases militaires américaines.
L'absence d'Al-Rimi représentera également une perte majeure pour Al-Qaida, compte tenu du rôle qu’a joué Al-Rimi au sein de l'organisation, car il constituait un trait d’union entre le sommet d’Al-Qaida et ses branches (les Shebabs, l'organisation Al-Qaida au Maghreb islamique–Aqmi, et les éléments d'Al-Qaeda en Syrie), en particulier pendant la période qui a suivi le lancement de la campagne mondiale contre le terrorisme après le 11 septembre qui a entraîné le démantèlement de nombreux réseaux actifs d'al-Qaïda.