Macron: Si un plan contre l’islam était élaboré, ce serait une grave erreur
Dans un discours à Mulhouse, ville connue pour l’importance de sa communauté turque, Macron a dit : « Si un plan contre l’islam était élaboré, ce serait une grave erreur, notre ennemi est le séparatisme islamiste car il s’oppose aux valeurs de liberté, d’égalité, de préservation des valeurs républicaines et d’unité de la nation ». Et d’ajouter : « La Turquie doit comprendre que Paris n’acceptera pas qu’un pays, quel qu’il soit, soutienne des extrémistes ayant des tendances séparatistes à l’intérieur de la France », et il s’est engagé à mettre un terme à ce qu’il a appelé « l’ingérence turque », dans les affaires de la France, et le « séparatisme islamiste », insistant sur le fait qu’ « il n’est pas possible d’appliquer les lois turques sur le territoire français ». Et il a affirmé que son gouvernement cesserait progressivement d’accueillir « les imams indépendants » envoyés par des pays étrangers comme la Turquie, l’Algérie ou le Maroc, et dont le nombre atteint quelque 300 imams par an, pour les remplacer par des imams ayant été formés en France, en s’assurant qu’ils pourront parler en français et ne répandront pas des idées extrémistes.
Il a indiqué que des enquêtes étaient en cours sur le financement par la Turquie de grands projets islamiques en France, comme la mosquée de Mulhouse. Il a annoncé aussi la suppression, à partir de la rentrée scolaire 2020, du système ELCO d’enseignement aux communautés étrangères d’Europe de la langue et de la culture de leurs pays d’origine – concernant environ 80000 personnes de 9 pays – considérant que c’est un des facteurs de séparatisme en France.
Notons que la mosquée de Mulhouse, en cours de construction depuis 2009, devrait être la plus grande d’Europe, et les autorités françaises craignent qu’elle ne soit gérée par une association liée au mouvement des Frères musulmans en France, et transformée en un lieu de diffusion d’idées extrémistes. Son budget est de 28 millions d’euros financé en majorité par la Turquie, et en partie également par Qatar Charity. Macron va-t-il donc réussir à « gagner la guerre contre l’islamisme » et à sauver l’islam de ce dernier, selon ses termes ? L’avenir le dira.