L'Elysée à al-Bawwaba: La visite de Macron à Mulhouse a pour but de faire face à l’extrémisme islamiste et de combattre le communautarisme
Le cabinet de Macron a affirmé à al-Bawwaba lors d’un entretien téléphonique avec l’Elysée pour connaître les buts de la visite du président à Mulhouse que cette visite était centrée sur un dossier très sensible que le président avait promis de traiter au début de l’année 2020, et qui a fait l’objet de nombreuses réunions entre les divers ministères les semaines dernières. Le président a choisi cette ville pour discuter les questions relatives à la lutte contre le séparatisme islamiste, et en particulier le phénomène du communautarisme religieux, et du financement des lieux de culte et de la formation des imams. Par conséquent, le but de la visite est de permettre à l’Etat d’être à nouveau présent dans certaines régions, en imposant à nouveau les valeurs républicaines, ce qui suppose une nouvelle stratégie officielle de lutte contre l’extrémisme islamiste. L’Elysée a expliqué que le président français s’était fait accompagner du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé des affaires religieuses Laurent Nunez, et de la ministre des Sports RoxanaMaracineanu. L’Elysée a affirmé qu’une table ronde avait eu lieu avec quelque soixante personnes, dont des directeurs de la sécurité de la région, des préfets, responsables et élus, des présidents d’organisations et d’associations, des hommes d’affaires et des résidents. Ils ont discuté les solutions pour lutter contre le communautarisme et l’extrémisme. L’Elysée a expliqué que Macron allait imposer des restrictions à l’envoi par des pays étrangers d’imams et d’enseignants en France, dans le but de lutter contre ce qu’il a appelé « le danger de la division », et de réorganiser l’islam de France.
Le début de la campagne électorale anticipée
Macron a consacré la plupart de son agenda la semaine dernière à l’environnement, en présidant un Conseil de défense de l’environnement à l’Elysée, et en se rendant au pied du Mont-Blanc, mais il a décidé cette semaine de changer de ton et de style en consacrant une visite à la question du communautarismeet du séparatisme dans la République, qui constituent ses deux axes stratégiques à l’approche des élections. Il évitait jusque-là d’aborder des questions relatives à la communauté musulmane de France, se contentant de se focaliser sur les réformes économiques. Mais après trois ans de pouvoir, il a décidé de s’engager sur ce nouveau terrain, et à l’occasion de l’hommage rendu aux victime d’une attaque terroriste en octobre dernier, il a appelé à faire face à ce qu’il a appelé « l’hydre islamiste » et « le terrorisme islamiste », par le biais d’une « société de vigilance » et d’un « combat sans merci ». Cela avait provoqué alors la colère de ses rivaux politiques, qui ont blâmé son appel et s’en sont moqués, mais il a lancé sa campagne électorale moins d’un mois avant les municipales prévues le 15 et le 22 mars prochain, et a décidé que sa tournée nationale durerait jusqu’après ces élections, considérées comme un indicateur politique des présidentielles de mai 2022. Il semble que Macron soit déterminé à éliminer le parti des Verts et celui de Marine Le Pen, en tentant de tirer le tapis sous les pieds de la dirigeante d’extrême-droite, qui a commencé à imposer sa domination à la majorité des municipalités françaises, dans sa première tentative de parvenir au pouvoir en changeant le visage politique de la France lors des élections municipales, qui vont influencer la composition du prochain gouvernement. Par conséquent, elle trouve devant elle la voie libre pour se constituer une base parlementaire confortable, avec une majorité politique qui lui permettra de concurrencer Macron aux présidentielles et de se venger de sa défaite aux dernières élections… En effet, Marine Le Pen a réussi à gagner les voix des nombreux Français qui refusent la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, et elle s’est imposée comme la seconde force politique, tout en prenant la tête du courant de l’extrême-droite en Europe. Elle a été aidée en cela par l’augmentation du nombre de cellules terroristes dormantes en France, dont les sources sont alimentées tous les jours, sans aucun contrôle, par les organisations extrémistes, à tel point que la France est devenue le premier pays européen pour le nombre de combattants étrangers rejoignant les rangs de Daech, et constitue ainsi une cible de choix pour l’organisation terroriste. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a ainsi déclaré que près de 450 Français avaient rejoint Daech durant les deux dernières années, tandis que ceux qui sont de retour représentent des bombes à retardement et l’obsession de la France est de savoir comment les empêcher de commettre leurs forfaits sur le territoire. Macron tente aussi de tirer le tapis sous les pieds du parti des Verts, qui a commencé à séduire les électeurs en renforçant son influence dans les pays de l’Union européenne. C’est ainsi que Macron a commencé à œuvrer pour arrêter le financement étranger des mosquées et des centres islamiques qui ont réussi à étendre leur influence sur la plupart des pauvres et des marginaux des quartiers défavorisés, devenus des proies faciles pour Daech. Et les renseignements français ont découvert que nombre de ceux qui étaient partis pour la Turquie officiellement pour du tourisme étaient en fait allés combattre en Syrie et en Irak.
C’est pourquoi Macron a décidé de mettre fin au système selon lequel l’Algérie, le Maroc et la Turquie envoyaient des imams en France pour la prédication dans leurs mosquées, de crainte de polluer les esprits et les cœurs des naïfs, du fait du vide créé par l’absence de véritables oulémas de l’islam, en particulier d’al-Azhar. Car bien que la plupart des imams du terrorisme en France aient été renvoyés dans leurs pays d’origine, en Afrique du nord et en Turquie, le danger reste présent, et il faut y faire face avec détermination. C’est ainsi que la France a signé des accords avec neuf pays dont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie, permettant à leurs gouvernements d’envoyer des enseignants dans les écoles françaises pour enseigner les langues aux élèves venant de ces pays. Et le président a choisi de visiter la ville de Mulhouse et son quartier de Bourtzwiller, qui compte 15000 habitants, et est considéré comme l’un des 47 quartiers au niveau du territoire français que le gouvernement cherche à reprendre aux islamistes. C’est aussi l’une des 17 zones auxquelles les autorités ont fourni des renforts sécuritaires, les « cellules spéciales », pour affronter l’extrémisme islamiste et la tendance au communautarisme, et les délivrer de l’emprise des gangs criminels qui y sont répandus.