Les forces syriennes prennent une grande partie de la province d'Alep
Les forces gouvernementales syriennes ont effectué dimanche des gains considérables dans la province d'Alep, dans le nord-ouest du pays, prenant le contrôle d'une grande partie de la région tenue par les rebelles, a rapporté la presse officielle syrienne.
Cette avancée importante est intervenue à la veille d'un nouveau cycle de discussions entre la Turquie et la Russie sur l'escalade des tensions dans la région.
Les avancées des forces syriennes ont ébranlé la fragile coopération entre Ankara et Moscou, lesquelles soutiennent des camps opposés mais collaborent pour tenter de trouver une solution politique à ce conflit qui dure depuis bientôt neuf ans.
La Turquie, qui soutient les rebelles déterminés à chasser du pouvoir le président Bachar al Assad, a dénoncé les attaques syriennes dans la région d'Idlib qui ont entraîné la mort de 13 soldats turcs au cours des deux dernières semaines.
Elle a appelé la Russie à arrêter les attaques, menaçant de mener des représailles pour faire reculer les forces syriennes, à moins que ces dernières ne se retirent d'ici la fin du mois.
Dimanche, des avions russes ont mené des frappes dans la province d'Alep, ciblant plusieurs villes dont Anadan qui a par la suite été saisie par les forces syriennes et les milices soutenues par l'Iran, ont rapporté des activistes.
Les soldats rebelles s'étaient retirés de la zone, notamment de la ville d'Anadan et de Haritan, ont fait savoir certaines sources en leur sein.
"En un jour, ils ont pris le contrôle de toute une zone, alors que pendant huit ans, ils ne pouvaient pas saisir un village", a dit Rami Abdulrahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"C'est une avancée rapide du régime (syrien)", a-t-il ajouté en précisant que 13 villes et villages avaient été saisis. "Les factions rebelles se sont retirées de la plupart de la zone."
DISCUSSIONS TURQUIE-RUSSIE
Les forces de Bachar Al-Assad avaient repris mardi le contrôle intégral de l'axe routier entre la capitale Damas et Alep, les deux plus grandes villes du pays, une réussite stratégique majeure pour le gouvernement en place.
Les rebelles soutenus par la Turquie ont de leur côté lancé une offensive pour récupérer les territoires perdus. L'agence de presse officielle turque Anatolie a dit dimanche qu'un convoi de plus de 100 véhicules, avec des troupes, des tanks et du matériel, avaient été déployés dans la province d'Idlib.
La Turquie est présente en Syrie par le biais de 12 postes d'observation dans la province d'Idlib, dans le cadre d'un accord conclu avec la Russie et l'Iran visant à faire cesser les violences dans la région. Plusieurs milliers de renforts turcs ont été envoyés autour de ces postes.
Des images de la région montrent de nombreuses maisons arborant des drapeaux turcs.
Un kamikaze lié à l'alliance rebelle djihadiste du Tahrir al Sham se serait fait exploser lors d'une attaque contre les positions russes dans la ville de Kafr, près d'Alep, selon un média affilié au groupe insurgé
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a dit avoir parlé dimanche avec son homologue russe pour réclamer la fin des attaques à Idlib et pour qu'un cessez-le-feu durable soit appliqué.
Il a précisé que des discussions devaient avoir lieu à ce sujet lundi à Moscou entre représentants russes et turcs.