Le boycott des élections iraniennes: le peuple iranien fait face aux alliés du Guide
Nora Bendari
A l’approche des élections législatives iraniennes le 21 février 2020, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander leur boycott.
Ces élections interviennent alors que le Conseil de surveillance de la constitution a refusé nombre de candidats du courant réformiste sous de faux prétextes.
C’est dans ce cadre que le site Iran International a publié le 8 février 2020 la déclaration des partis opposés aux élections, qui comprennent L’Union iranienne des Républicains, l’Organisation des Fédayins du peuple iranien et les organisations du Front national iranien à l’étranger.
La déclaration indique que, malgré la crise dans le pays, le régime refuse le changement politique et cherche à organiser des élections purement formelles, en faisant taire les voix de l’opposition au Parlement et en agréant seulement les candidats fidèles à Khamenei, pour renforcer l’influence des institutions militaires et sécuritaires dans les domaines politiques et sociaux, et préserver ainsi sa part des ressources économiques du pays.
C’est ainsi que les partis d’opposition demandent le boycott des élections, en indiquant que ce boycott est une occasion de lier le refus de vote aux protestations de rues qui ont éclaté en novembre 2019.
Notons que le 6 février 2020, des activistes iraniens à l’étranger avaient déjà appelé dans un communiqué le peuple iranien à boycotter les élections parlementaires, voire à la désobéissance civile.
Il semble donc que les prochaines électionsseront largement boudées par de nombreuses catégories de la société iranienne.
Quant au spécialiste de l’Iran Mohammad Abadi, il affirme que l’opposition iranienne tente d’exploiter les tensions entre le Guide et le président Rouhani suite à l’exclusion par le Conseil de surveillance de la constitution d’un grand nombre de candidats du courant réformiste.
Abadi prévoit, malgré le rejet des élections par le peuple iranien, l’élection de candidats du courant conservateur, le régime refusant la moindre critique des réformistes et souhaitant un Parlement en parfait accord avec le Guide et les Gardiens de la révolution.