Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

"L'Occident gagne", déclare Pompeo à la Chine, prudence de la France

samedi 15/février/2020 - 09:29
La Reference
طباعة

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a défendu samedi la responsabilité mondiale des États-Unis, malgré les réticences européennes, assurant que les idéaux et les valeurs de l'Occident l'emporteraient sur les désirs d'"Empire" de la Chine et de la Russie.

Cherchant à rassurer les Européens, décontenancés par le slogan "America First" ("l'Amérique d'abord") du président américain Donald Trump, ses ambiguïtés sur l'alliance militaire de l'Otan et sur les tarifs douaniers frappant des produits européens, Mike Pompéo a nié toute crise du leadership occidental.

"Je suis heureux de confirmer qu'il est très exagéré de parler de la mort de l'alliance transatlantique. L'Occident est en train de gagner, et nous sommes en train de gagner ensemble", a-t-il dit lors d'un discours prononcé à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Il répondait ainsi partiellement aux critiques du président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui avait accusé vendredi les Etats-Unis, la Russie et la Chine de rendre le monde plus dangereux, ainsi qu'à des propos plus anciens et controversés d'Emmanuel Macron, sur la "mort cérébrale" de l'Otan.

Présent à cette même conférence, le président français a déclaré qu'il n'était pas surpris par le discours du président allemand, ajoutant qu'il l'avait apprécié.

"Nous ne pouvons pas être le partenaire mineur des États-Unis", a observe le chef de l'Etat, ajoutant que même s'il soutenait l'Otan, il considérait que l'Europe devait être capable de faire face par elle-même aux menaces à ses frontières et donc, parfois, d'agir indépendamment de Washington.

"Je ne suis pas frustré mais impatient de trouver des solutions européennes", a déclaré Emmanuel Macron.

Il a invité l'Union europénne a accroître ses investissements dans les nouvelles technologies - comme l'intelligence artificielle, la 5G, le cloud - afin de rester dans la course face à la Chine et aux Etats-Unis qui dépensent de leur côté des milliards de dollars afin de conforter leur puissance économique.


"PAS FOU"

La décision de Donald Trump de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ainsi que de l'accord de Paris sur le climat a ruiné les efforts européens en la matière, tandis que la reconnaissance unilatérale de Jérusalem par Washington a marginalisé un peu plus encore la diplomatie européenne.

Mike Pompeo a défendu de son côté la stratégie américaine, affirmant que l'Europe, le Japon et d'autres alliés américains avaient des vues convergentes sur la Chine, l'Iran et la Russie, malgré quelques "divergences tactiques".

Il a toutefois réitéré l'opposition américaine au gazoduc Nord Stream 2 en construction entre la Russie et l'Allemagne sous la mer Baltique, un projet soutenu par le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel.

Evoquant l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les cybermenaces en Iran et les pressions économiques exercées par la Chine, le secrétaire d'Etat américain a déclaré que ces pays étaient toujours "désireux d'Empire" et déstabilisaient le système international fondé sur des règles.

"L'Occident gagne", a-t-il martelé. "Mais maintenant, plus de 30 ans après la chute du mur (de Berlin), les pays qui ne respectent pas la souveraineté nous menacent toujours."

Emmanuel Macron a jugé pour sa part que l'attitude occidentale de défiance vis-à-vis de la Russie avait échoué et qu'il convenait ainsi de renouer un dialogue empreint de réalisme avec Moscou.

"